OM: "C’est tellement gros", Daniel Riolo déconcerté par la nomination de Jean-Louis Gasset

Marcelino, l’intérimaire Jacques Abardonado, Gennaro Gattuso et désormais Jean-Louis Gasset. L’OM va nommer un quatrième entraîneur sur son banc au cœur d’une saison de crise sportive, que Daniel Riolo n’avait pas imaginée à son commencement. "On pensait qu'on était un petit peu sorti de ces crises-là parce que ça faisait deux ans qu'on était sur des bonnes saisons et qu'on pensait à une forme de continuité de résultats, 2e place, 3e place", rappelle l’éditorialiste RMC Sport. "On commençait à faire presque une confiance aveugle vis-à-vis des dirigeants et on est extrêmement déçu par ce qui est en train de se passer cette année. Ça a été un terrible chemin pour en arriver là, à une position au classement qui est incompréhensible, à des joueurs qui ont perdu toute confiance et à cette crise ouverte qui a donné lieu à un deuxième départ d'entraîneur, à un président qui semble ne plus trop savoir quoi faire, à un directeur sportif tout frais qui vient d'arriver, Mehdi Benatia qui se retrouve déjà confronté à des décisions qu'il ne s'attendait peut-être pas à prendre. Et là on est déjà face à une énorme inconnue, une fin de saison. On est fin février et il y a un gros point d'interrogation."

"Une atmosphère de règlement de compte"

Le journaliste revient sur les différents profils des entraîneurs qui se sont succédé sur le banc cette saison, sans parvenir à tirer le groupe vers le haut. "On a d'abord eu Marcelino qui était une sorte de père spirituel pour Pablo Longoria. On s'est dit que l'entente entre les deux allait être parfaite et ça a été quasi immédiatement une catastrophe. L'élimination en barrage au mois d'août de la Ligue des champions contre le Panathinaikos, c'est finalement un choc dont l'OM ne s'est jamais remis. Marcelino, en tout cas, ne s'en est pas remis. Il est allé contre un mur et derrière Gattuso est arrivé. Ce n’est pas qu'il a un CV énormissime mais on s'est dit avec sa personnalité, il allait rebooster l'équipe et pas du tout. Il y a eu à un moment une petite dynamique mais qui n’a pas duré longtemps et là on a le sentiment de revoir l’OM de Michel, de la fin de Villas Boas, l'OM qui déçoit le public, le public qui s'énerve. Gattuso, il s'est fait virer mais il s'est viré tout seul, il s'est viré tout seul parce que plus d'idées, ne sachant plus quelle équipe mettre sur le terrain. Je ne suis pas d'avis à mettre 100% de responsabilité sur son dos parce que les joueurs aujourd'hui sont également responsables, on est je pense avec un groupe de joueurs qui ne s’entend pas. Je crois que quand Pau Lopez dit il y a des joueurs qui ne méritent pas de porter ce maillot, on a bien compris qu’on avait une sorte d’atmosphère de règlement de compte donc, tout ça n'augure pas grand-chose de bien pour la fin de saison. Il fallait trouver un pompier et là, le nom de Jean-Louis Gasset est tombé. C'est une énorme surprise. C'est tellement une surprise qu'on ne sait même pas quoi en penser."

Il insiste sur le choix Gasset, arrivé à Marseille lundi soir, quelques semaines après avoir démissionné de son poste de sélectionneur de la Côte d’Ivoire pendant la Coupe d’Afrique des Nations. "Ce qu'on a su très vite, c'est que ça allait être un entraîneur français et un intérimaire parce qu’évidemment, ils sont déjà dans la reconstruction pour l'année prochaine", poursuit Riolo. "Entraîneur français et qui allait accepter une mission de trois mois pour rebooster juste l'équipe et on va dire pour la repositionner au classement parce que je ne sais même pas si l'OM ambitionne d'aller chercher une place en Coupe d'Europe. Certainement qu'au fond c'est ce qu'on espère, mais ça va quand même être compliqué. Et là, on faisait le tour des noms, on cochait depuis ce matin et Jean-Louis Gasset, c'est papy qui vient pour une mission. Il sort d'une CAN, ça a été terrible, où il s'est fait virer justement parce que le groupe, mentalement, ne faisait pas face aux exigences. Et là il vient pour soi-disant rebooster l'OM. En fait je le répète, c'est tellement gros que je n'arrive même pas à avoir un avis. Je ne peux même pas dire que ça va être horrible, qu’il ne va pas y arriver. Je me dis que de toute façon, ça va passer par une prise de conscience des joueurs pour que la saison se termine mieux, à savoir si Jean-Louis Gasset peut y arriver ou pas. Ses dernières expériences ne sont pas terribles. Il avait déjà fait un petit peu un pompier à Saint Étienne. Bof. Aventure Côte d'Ivoire, flop et à OM les deux papys, Ghislain Printant, Dupont et Dupont. On sait que Pablo Longoria n'a jamais voulu faire un Français donc évidemment que ça sent le choix par défaut."

Daniel Riolo conclut enfin sur l’avenir de Pablo Longoria, président de l’OM, qui s’écrit en pointillés. "Je pense qu’à la fin de la saison, McCourt devra prendre une décision, continuer ou non avec Longoria. Est-ce que Longoria a envie de continuer? Ça c'est la grande inconnue. Les mois qui restent mars, avril, mai vont être très chauds à l'OM et les décisions vont être très importantes."

Article original publié sur RMC Sport