OM-AEK Athènes : avant et pendant le match, les belles images des supporters des deux clubs

OM-AEK Athènes : avant et pendant le match, les belles images des supporters des deux clubs
Capture Twitter OM-AEK Athènes : avant et pendant le match, les belles images des supporters des deux clubs

FOOTBALL - Des images que l’on aimerait voir plus souvent dans le sport. Ce jeudi 26 octobre à Marseille, la rencontre OM-AEK Athènes (3-1) a été l’occasion de célébrer la grande et rare proximité entre les supporters des deux équipes, qui dure depuis plus de 30 ans et qui a vu se nouer « des relations qui dépassent le foot », « plus qu’une amitié, une fraternité ».

Plusieurs matchs européens de l’OM ont donné lieu à des incidents entre supporters ces dernières saisons mais ce jeudi 26 octobre, avant et pendant le match, l’ambiance était sereine et joyeuse pour cet affrontement entre deux clubs liés par un rapprochement ancien entre le Commando Ultra 84, l’un des principaux groupes de supporters marseillais, et leurs amis grecs de l’Original 21. Leur rencontre a donné de belles images d’unité.

Un tifo célébrant l’amitié entre les deux clubs a été déployé, Marseillais et Athéniens célébrant ce moment ensemble.

Et même si le jeu se déroulait entre amis, l’ambiance n’en était pas moins survoltée. Les Marseillais n’ont d’ailleurs pas transigé et se sont imposés 3 à 1 face à leurs amis, se relançant dans la course aux huitièmes de finale de la Ligue Europa.

« Il devrait y avoir de très belles choses, à l’aller comme au retour. Ça va être festif », promettait ainsi avant le match Lionel, ancien membre du noyau dur du CU84, aujourd’hui toujours présent dans le Virage Sud avec la Vieille Garde, des anciens des Ultras. « L’amitié avec l’AEK, c’est la plus forte à laquelle j’ai pu participer », a-t-il assuré à l’AFP.

L’histoire remonte à 1989 et à la venue des Athéniens à Marseille pour un 8e de finale de Coupe d’Europe des clubs champions. « C’est resté dans l’histoire pour deux raisons, la fameuse danse dos au stade, que tout le monde a renommé la “grecque”, et car on a passé tout le match torses nus », raconte à l’AFP Makis Solomos, présent ce jour-là au Vélodrome.

« On a échangé nos premières écharpes et nos adresses »

Le rapprochement se renforce quatre ans plus tard à Monaco. En Ligue des champions, le club de la Principauté remplace l’OM, disqualifié de toute compétition européenne, et reçoit l’AEK en 16e de finale aller.

Malgré l’absence de leur club, les supporters marseillais font le déplacement et retrouvent leurs homologues grecs. « On a échangé nos premières écharpes et nos adresses. Ça a été le vrai point de départ », résume Makis Solomos, qui est « évidemment » parmi les 5.000 Grecs venus ce jeudi à Marseille.

« C’était l’époque pré-internet, on m’a donné une adresse et j’ai commencé à correspondre avec un membre des Original. On s’échangeait des photos, des stickers, des fanzines. Puis il y a eu les mails, plus de rencontres, les avions moins chers... J’y allais parfois trois fois par saison », raconte de son côté Lionel.

Un lien issu de plusieurs siècles ?

Depuis, tifos et banderoles célèbrent régulièrement la fraternité entre les deux clubs. En 2011, avant un match de C1 contre l’Olympiakos, le CU84 avait ainsi exhibé un immense tifo assurant, en grec : « il n’y a qu’une seule équipe à Athènes : AEK ».

En 2020, avant un nouvel Olympiakos-OM, des fans de l’AEK étaient eux venus soutenir les joueurs marseillais devant leur hôtel athénien, le Covid ayant empêché la venue des supporters provençaux.

Pourtant au-delà de l’histoire commune entre Athènes et Marseille, fondée par des Grecs vers 600 av. J.-C., « difficile de dire pourquoi ça a été l’AEK », reconnaît Lionel.

« On a des valeurs communes »

« Ils étaient ouvertement anti-racistes, avec un côté presque anarchiste. Leur tribune, c’était un gros bordel. Nous, au CU84, on a toujours été ouverts à tout le monde, c’était deux tribunes ouvertes », explique-t-il.

« On a des valeurs communes. On déteste le football moderne et on est un peu anti-système. Il y a un caractère social, solidaire. Des relations amoureuses aussi », sourit de son côté Makis Solomos.

« La politique n’est pas le premier critère, mais évidemment ça joue », embraye Dimitris Dimitriou, autre figure emblématique des Original 21, en montrant une photo de Keny Arkana, rappeuse engagée ayant grandi à Marseille, prise lors d’une visite dans un local athénien des Original.

« Tes vrais amis, tu les comptes quand ça va mal »

Mais « au bout d’un moment, ce sont des relations qui dépassent le foot », estime Lionel. « Un gars de l’AEK était à mon mariage, il connaît ma femme et mes enfants. Moi j’irai une semaine à Athènes pour le retour. »

« C’est comme dans la vie, les amis sont peu nombreux mais précieux », assure de son côté Dimitris Dimitriou, qui en a eu la preuve en août, quand les Marseillais ont soutenu l’AEK après la mort de Michalis Katsouris, un jeune supporter du club tué lors d’affrontements avec des hooligans proches du Dinamo Zagreb.

« Tes vrais amis, tu les comptes quand ça va mal. J’ai envoyé quelques messages et le CU84 a été présent », renchérit Lionel. Quelques jours après le drame, plusieurs banderoles en l’honneur de Michalis avaient été déployées au Vélodrome. Jeudi soir, il y en aura d’autres, pour lui et pour 30 ans d’amitié.

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