Pour Olivier Véran, les multiples numéros verts sont "un réflexe à perdre"

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, le 6 janvier 2023.  - BFMTV
Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, le 6 janvier 2023. - BFMTV

Ils sont la cible pour le moins inattendue de la rentrée de janvier de l'exécutif: les numéros verts. Jeudi, s'adressant à l'Elysée aux représentants des boulangers, Emmanuel Macron a dit son "ras-le-bol des numéros verts dans tous les sens", assurant qu'on venait de lui indiquer un canal "qui ne marche pas".

Des usines à gaz, alors, ces numéros censés renseigner les publics rencontrant des difficultés? Invité du Face-à-face de BFMTV-RMC ce vendredi matin, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a nuancé sa réponse, tout en apportant de l'eau au moulin présidentiel.

"Bon et mauvais" numéro vert

"Il y a le bon numéro vert, et le mauvais numéro vert", a-t-il introduit. Rappelant qu'il existait des numéros verts "importants", il a cité en exemple: "Celui pour la prévention du suicide, j'en suis fier. Je vous invite à voir les associatifs, les bénévoles. Il y a des milliers d'appels par jour et ça sauve des vies". Mais pour autant, ceux-ci ne sont pas l'alpha et l'oméga de l'assistance à apporter aux personnes.

"Mais ça ne peut pas être pour solde de tout compte", a exhorté celui qui est aussi ministre délégué chargé du Renouveau démocratique avant d'affirmer: "Probablement que le réflexe du numéro vert est un réflexe qu'il nous faut perdre. On est parfois raillé pour ça."

Raillerie qu'il a entretenue par une anecdote personnelle: "Pour la blague, quand j'étais ministre de la Santé, j'avais ma cheffe de cabinet qui avait un tableau avec un arbre décisionnel en fonction des problèmes que peuvent rencontrer les Français, renvoyant à des numéros verts".

Une autre logique

Si les numéros verts ne vont pas tout à fait disparaître, les ministres et l'administration sont donc appelés par le chef de l'Etat à adopter une autre logique.

Olivier Véran l'a détaillée:

"Le président de la République nous demande et attend de nous tous de ne pas penser la moyenne mais de nous mettre à hauteur d'homme. Il nous l'a dit en Conseil des ministres cette semaine. Il dit: 'On ne peut pas penser les problèmes des Français en nous mettant dans le costume de ministre ou de responsable d'administration, on doit les penser en se mettant à la place des Français'".

Emmanuel Macron doit formuler ses voeux ce vendredi aux personnels de santé. À l'évidence, aucun numéro vert ne figurera au nombre de ses annonces destinées à ce secteur lui aussi en détresse.

Article original publié sur BFMTV.com