Olivier Dussopt traité "d'assassin": les propos d'un député LFI exposent les divisions de la Nupes
Fragilisée avec l'affaire Quatennens, l'unité de la Nupes semble mise à mal depuis le début des débats sur la réforme des retraites. Une division illustrée par les réactions engendrées par les propos d'Aurélien Saintoul, qui a qualifié Olivier Dussopt d'"imposteur" et d'"assassin."
Communistes, écologistes et socialistes. Tous hier ont condamné hier les propos d'Aurélien Saintoul, qui ce lundi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale a accusé le ministre du Travail d'être un "assassin." Après ce nouvel incident de séance lors des débats sur la réforme des retraites, le député LFI s'est excusé auprès d'Olivier Dussopt et les discussions sur le projet du gouvernement ont repris.
Mais les prises de parole des présidents des groupes de la Nupes, indignés, soulignent qu'une ligne a été franchie par l'élu insoumis.
André Chassaigne "choqué", "blessé et humilié"
"Tenir de tels propos est inacceptable", a ainsi lancé André Chassaigne, président du groupe GDR (communiste), qui s'est dit "choqué", "blessé et humilié". Son intervention a été applaudie par la quasi-totalité de l'Assemblée nationale, et a même été reprise par Yaël Braun-Pivet.
"Ici, aucun de nous n'est un assassin", déclarait quelques minutes plus tôt Cyrielle Châtelain, présidente du groupe écologiste. "Les mots ont un sens et ne peuvent pas, dans cet hémicycle, être utilisés à la légère", rappelait-elle.
Enfin, du côté des socialistes, Boris Vallaud en a appelé "à la sérénité et à la maîtrise de chacun." "Il faut ici défendre avec conviction et passion, parfois avec colère, ce à quoi l'on croit, mais jamais avec des mots qui peuvent blesser ou heurter", a-t-il affirmé.
"STOP STOP STOP"
L'unité de la Nupes, déjà affaiblie ces derniers mois, semble donc une fois de plus mise à mal. Car le ton et la solennité des présidents des groupes GDR, Socialiste et écologiste diffèrent des propos tenus par ces derniers vendredi, quand l'insoumis Thomas Portes a été sanctionné.
Certes, plusieurs élus de la Nupes avaient désavoué l'attitude de Thomas Portes, posant avec un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt. Mais aucun n'avait pris la parole dans l'hémicycle pour dénoncer son acte.
Symbole des deux lignes à gauche: ni André Chassaigne, ni Cyrielle Chatelain, ni Boris Vallaud n'ont été applaudis par les députés insoumis lors de leurs prises de parole ce lundi.
Enfin, sur les réseaux sociaux, plusieurs membres du PS ont critiqué le comportement d'Aurélien Saintoul. "STOP STOP STOP. L'Assemblée ne peut devenir un théâtre de provocation et de violence verbale", écrit par exemple la vice-présidente de l'Assemblée nationale Valérie Rabault.
"Pas ma gauche. Les excuses ne suffiront pas", affirme aussi le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, désormais numéro 2 du PS.
Dans la soirée, les débats ont repris dans le calme à l'Assemblée nationale. Dans la soirée, les députés de la Nupes, menés par François Ruffin, ont annoncé le retrait d'un millier d'amendements pour faire avancer les débats sur la réforme des retraites. Un signe d'unité avant un prochain coup d'éclat?
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - Aurélien Saintoul sanctionné après avoir traité Olivier Dussopt d'"assassin"