Oliver Stone : « L'Amérique est foutue à force d'être si stupide »

Oliver Stone, à son arrivée à la cérémonie d'ouverture du 12e Festival Lumière, à Lyon, le 10 octobre.
Oliver Stone, à son arrivée à la cérémonie d'ouverture du 12e Festival Lumière, à Lyon, le 10 octobre.

Certes, Mads Mikkelsen et Viggo Mortensen sont là, mais la star incontestée de ce 12e Festival Lumière de Lyon, c'est bien lui. Oliver Stone, 74 ans. Réalisateur. Scénariste. Survivant. De la guerre du Vietnam, qu'il partit faire volontairement huit mois durant, entre 1967 et 1968. De la cocaïne, dans laquelle il plongea comme le Tony Montana de Scarface, avant d'entamer une cure de désintoxication, en 1981, à Paris ? séjour durant lequel il écrivit le script du légendaire film de Brian De Palma. Enfin, Oliver Stone a survécu à ses propres folies, celles de prises de risques physiques insensés, quand il fricotait avec les narcotrafiquants colombiens pour Scarface ou quand il jouait au général téléguidant des explosions dans tous les sens sur ses plateaux de Salvador ou Platoon.

Lié à la France par sa mère d'origine savoyarde, le New-Yorkais Oliver Stone aura malgré tout consacré l'essentiel de ses films à l'Amérique, qu'il n'aura de cesse de chérir et de détester à la fois. Une vidéo d'archives projetée à la cérémonie d'ouverture du Festival Lumière montrait une vieille interview de ce bouillant mégalo qui souhaitait un jour laisser une trace en tant que « social réaliste » à la Zola, Balzac ou Dickens. L'emphase ne fait pas peur à ce puits de contradictions, loin de faire l'unanimité à Hollywood, aux manières douces et à la voix posée, mais qui est passé par tous les excès et toutes les addictions. Parfois perdu dans ses ambitions, mais dont les meilleurs [...] Lire la suite