OL: Santiago Cucci débarque à Lyon et prend la succession d’Aulas au poste de président exécutif

OL: Santiago Cucci débarque à Lyon et prend la succession d’Aulas au poste de président exécutif

L’OL tient son nouveau président executif: Santiago Cucci Après avoir rencontré les salariés mercredi, les joueurs lors de leur reprise ce jeudi matin et déjeuné avec Laurent Blanc jeudi midi, le nouveau CEO d’Eagle Foot en charge spécifiquement de l’OL s’est présenté à quelques journalistes lyonnais ce jeudi après-midi.

Le tutoiement est de rigueur pour quelqu’un qui se revendique d’entrée "citoyen du monde" avec une épouse tahitienne née à Barcelone, un papa espagnol, une maman française et lui qui a travaillé dernièrement en Californie. Santiago Cucci, 53 ans et père de cinq enfants, attaché à ses racines basques, ne vient pas du "sérail" foot, ayant fait carrière notamment chez Quicksilver, Marc Jacobs (groupe LVMH) et dernièrement chez Levis, au siège mondial manageant 7000 personnes et brassant 3,5 milliards de dollars de budget

Proche de Giuly et Lizarazu

"Je n’avais pas forcément l’objectif de travailler dans le football, même si je suis un passionné, dit celui qui est proche de Ludovic Giuly (dont il a suivi les pas quand il arrive à Monaco) et de Bixente Lizarazu. Le projet m’éclate ! Mon ambition est de donner le maximum de moyens pour l’équipe professionnelle. C’est ce que je faisais dans mes précédentes activités, aller chercher des moyens. Ce n’est pas différent, même s’il y a la spécificité 'foot'. Et là, je suis entouré de directeurs très qualifiés autour de moi. Ce sera la réussite d’un groupe, celle du terrain et celle des bureaux."

Choisi au départ pour être CEO (chief executive officer) au sein de la structure fondée par John Textor avec l’acquisition, tour à tour, de Botafogo, Crystal Palace, Molenbeek puis l’OL, il est "délégué" pour le moment au club français: "Un club qui a une vraie culture et quand tu penses à Lyon, c’est l’OL qui vient de suite en tête, dit-il d’entrée pour afficher son enthousiasme à prendre ce poste. Avec les Basques, on a la vraie culture de ne rien lâcher, d’être humble, une ville qui a toujours été au centre de l’Europe, avec un bien vivre ensemble."

"Mon profil était 'global' pour gérer la structure, mais naturellement, on m’a demandé de venir ici pour comprendre la situation et avoir des solutions localement", ajoute-t-il en expliquant qu’il est déjà installé à Lyon et que c’est "time consuming" (long terme) et qu’il y met "1000% de son énergie".

Avec un bémol: ce poste de CEO de l’OL n’est pas encore totalement officiel. Il le sera prochainement mais l’OL l’a présenté "officiellement" à la presse: "On est tous intérimaire quelque part, cela me va très bien globalement. Je prends toutes les activités sportives et entertainment d’OL Groupe. Symboliquement, j’irai avec Vincent Ponsot, le directeur du football, au déplacement du premier match à la mi-août. Je définis la stratégie et j’assume l’exécution."

Avec en premier lieu, la gestion de la décision de la DNCG (direction nationale de contrôle et de gestion) qui a placé l’OL sous surveillance, avec encadrement de la masse salariale et des transferts après le grand oral de l’intersaison: "Nous avons un projet réaliste et ce n’est pas très agréable de recevoir cet avis là, car il y a beaucoup de choses qui ne sont pas pris en compte, explique-t-il. Nous avons produit un travail très professionnel."

Et le néo-boss de l’OL de détailler: "Nous avons une obligation légale de vendre notre franchise féminine installée aux USA, OL Reign, puisque Michel Kang, actionnaire d’Eagle et propriétaire des Washington Spirits ne peut pas détenir deux franchises. Deuxième "obligation", le prix de vente ne se fera pas en dessous de 53 millions de dollars, puisque c’est le dernier prix effectif d’une vente et les suivantes ne peuvent se faire en dessous. Et ne pas tenir compte de cette future entrée et là considérer à 0 cette ligne-là, est surprenant. En sachant qu’il y a plus qu’un acheteur potentiel …"

La DNCG ? "Nous n'avons rien à cacher"

L’OL fera-t-il appel ? "J’ai envie que nous respections le travail phénoménal des équipes, nous avons sept jours pour faire appel. La situation n’est pas difficile, elle est injuste. Quand je lis que les hypothèses sont peu plausibles ... Je respecte l’institution mais j’ai aussi envie qu’on respecte le travail fourni."

Le mot "appel" avait été écrit dans le communiqué à "chaud", mardi soir. Quelques jours plus tard et à la lecture du courrier explicitant la décision, l’OL donne l’impression de ne pas dévier de cette possibilité: "Si nous faisons appel, nous aurons une deuxième occasion de discuter avec eux. C’est toujours en discussion en interne pour savoir si nous allons utiliser, ou non, cette voie."

Mais est-ce aussi "bloquant" ce regard de la DNCG ? "Y a rien de bloquant, car nous continuons de travailler et j’ai envie de travailler avec eux pour leur montrer qu’on est sérieux. Et je n’ai pas forcément besoin de la DNCG pour bien travailler mes dépenses et mes recettes. Nous sommes des professionnels et nous avons tout à fait ces paramètres dans notre travail en amont. Vendre une entreprise comme OL Reign ne se fait pas rapidement, mais cela va aller vite. Nous avons de bonnes raisons de ne pas être aussi inquiet que ne l’a exprimé la DNCG. Nous n’avons rien à cacher."

Gestion au quotidien de l'OL

Santiago Cucci va donc gérer au quotidien l’OL en chapeautant les dirigeants qui sont au manettes jusque-là que ce soit aux finances, au juridique et au sportif. Il prend donc, symboliquement parlant, la succession de Jean Michel Aulas, président-actionnaire et salarié jusqu’en mai dernier : "Je ne suis pas Jean Michel, je suis Santiago. Je n’ai pas son expérience, sa connaissance. La pression de passer après lui ? Mais non, car je me dis qu’avec l’outil qu’il a construit, y a tout pour réussir."

Impossible de lui faire dire le montant du nouveau budget "made in John Textor", remis à plat au lendemain de la révolution de palais et le départ de Jean Michel Aulas, il y a deux mois. Et notamment au niveau de l’effectif professionnel, moteur d’un club qui compte 620 salariés: "Nous avons un effectif et nous allons garder une équipe compétitive avec John Textor qui est un passionné et un grand connaisseur de foot. Eagle Football n’est pas un fonds, comme je l’entends ci ou là. Eagle, c’est plusieurs clubs. Quand tu es plusieurs, tu apprends plus vite en faisant les mêmes métiers mais avec des méthodes différentes."

Avec toujours l’ambition, même si la petite musique de la cession de joueurs existe toujours, comme elle a toujours existé lors des dernières années: "Il faut remettre le club à sa place, c’est-à-dire dans le top des équipes françaises. L’équipe est ambitieuse. Et nous nous devons de l’être pour les supporters." Le tout sans entrer dans le détail des possibles et rapides mutations pour faire entrer du "cash", ce qui induirait de se séparer de quelques éléments "bankable" actuellement dans le groupe.

À peine arrivé, Santiago Cucci a donc du travail. Beaucoup de travail dans cette intersaison qui tranche après 36 ans de présidence de Jean Michel Aulas. Une intersaison que seuls les résultats du début de saison jugeront… Sur cet aspect, rien ne change.

Article original publié sur RMC Sport