Offensive en Ukraine, Occident, livraisons d'armes... Ce qu'il faut retenir du discours de Poutine

Les mêmes thèmes depuis un an. À trois jours du premier anniversaire de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a prononcé son traditionnel discours annuel devant les parlementaires. L'occasion de faire le bilan de son offensive et de fustiger une fois de plus l'Occident, qu'il accuse de tirer les ficelles du conflit. BFMTV.com fait le point sur ce qu'il fallait retenir de sa déclaration.

• Poutine promet de continuer son offensive

Comme il l'a régulièrement déclaré depuis le 24 février dernier, le président russe a promis ce mardi de poursuivre sa campagne militaire en Ukraine. "Je parle à une heure très difficile, de grands changements pour nous, d’événements historiques qui détermineront l’avenir de notre peuple", a-t-il lancé en préambule.

"Il y a un an, pour assurer la sécurité de notre pays, pour éliminer les menaces venues d'un régime néonazi existant en Ukraine depuis le coup d'État de 2014, il a été décidé de mener une opération militaire spéciale", a-t-il déclaré, promettant de "régler pas à pas, soigneusement et méthodiquement, les objectifs qui se posent devant nous".

"Il est impossible de battre la Russie sur le champ de bataille", a encore estimé le maître du Kremlin, dénonçant l'Occident, qui est donc contraint de mener contre la Russie des "attaques informationnelles de plus en plus agressives".

"Regardez ce qu'ils font avec leurs propres peuples: la destruction des familles, des identités culturelles et nationales, la perversion et la maltraitance des enfants jusqu'à la pédophilie, sont déclarées comme étant la norme (...). Et les prêtres sont obligés de bénir les mariages entre homosexuels", a-t-il lancé dans son allocution.

La Russie "relèvera tous les défis", "le pays a confiance en sa force", a-t-il encore dit.

• L'Occident veut en "finir" avec la Russie

Ce fut la pierre angulaire du discours de Vladimir Poutine: une lourde charge contre l'Occident, qu'il accuse d'être derrière le conflit et de porter la "responsabilité" de l'escalade.

"Les élites de l'Occident ne cachent pas leur objectif: infliger une défaite stratégique à la Russie, c'est-à-dire en finir avec nous une bonne fois pour toute (...) "Nous comprenons cela et nous réagirons. Il en va de l'existence de notre pays", a-t-il martelé, assurant que son pays avait "fait tout ce qui était en notre pouvoir pour régler ce problème de manière pacifique".

Le maître du Kremlin a en outre fustigé le sentiment "anti-Russie" qui règne en Occident, accusant les puissances alliées des États-Unis de l'avoir attisé en Ukraine depuis longtemps.

Vladimir Poutine, qui a estimé que "le régime de Kiev ne sert pas les intérêts du peuple ukrainien, mais ceux des Occidentaux", a accusé l'Ukraine d'avoir "fait éclater la guerre".

Quant aux livraisons d'armes occidentales, le chef de l'État a mis en garde: "Plus l'Occident livrera des systèmes de grande portée à l'Ukraine, plus nous serons obligés d'intervenir pour prévenir la menace pour notre pays, c'est inévitable."

• Les sanctions, inefficaces face à une Russie "résiliente"

Évoquant les sanctions occidentales contre la Russie, Vladimir Poutine a insisté sur le fait qu'elles avaient été inefficaces, et avaient pour objectif d'infliger des "souffrances" au peuple russe.

Les Occidentaux "ont cherché à s'en prendre aux entreprises russes, à limiter notre accès au marché d'exportation, à faire chuter le rouble et à entraîner une inflation (...) Ils s'attendaient à un effondrement de notre économie ", a-t-il accusé, saluant la "résilience" russe.

• Les "traîtres" doivent être punis

Vladimir Poutine a également appelé à poursuivre les "traîtres" en Russie, à coup d'arrestations et de lourdes peines de prison.

"Ceux qui ont choisi de trahir la Russie doivent être tenus responsables devant la loi", a déclaré le président russe, lors d'un discours à la nation, avant d'assurer qu'il ne s'agissait pas pour autant d'une "chasse aux sorcières".

• La participation de la Russie sur le désarmement nucléaire suspendue

Enfin, dans les dernières minutes de son discours, Vladimir Poutine a annoncé que la Russie suspendait sa participation à l'accord New Start sur le désarmement nucléaire et a menacé de réaliser de nouveaux tests nucléaires si les États-Unis en font d'abord.

"La Russie suspend sa participation au traité START", a-t-il déclaré, appelant les autorités russes à se tenir "prêtes pour des tests d'armes nucléaires" si Washington en réalise en premier.

Article original publié sur BFMTV.com