Offensive de l’Iran : pourquoi la France s’est-elle mise en travers de l’attaque iranienne contre Israël

Lors de l’attaque de l’Iran contre Israël, la France a contribué à intercepter des drones pour protéger ses bases au Proche-Orient. (Photo d’illustration : Emmanuel Macron sur la base aérienne Prince Hassan en Jordanie)
LUDOVIC MARIN / AFP Lors de l’attaque de l’Iran contre Israël, la France a contribué à intercepter des drones pour protéger ses bases au Proche-Orient. (Photo d’illustration : Emmanuel Macron sur la base aérienne Prince Hassan en Jordanie)

INTERNATIONAL - Au soutien de son allié. La France, à l’instar d’autres puissances occidentales, a aidé à « déjouer » l’offensive lancée par l’Iran ce samedi 13 avril soir, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas, a déclaré ce dimanche 14 le porte-parole militaire en chef d’Israël, Daniel Hagari.

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« La France a apporté une importante contribution », a assuré ce responsable, au cours d’un entretien à la presse auquel a assisté Le Monde. Vantant la « très bonne technologie, d’avions, de radars » français, il a ajouté : « Je sais qu’ils ont contribué à patrouiller l’espace aérien. » Une sortie qui faisait suite aux remerciements adressés dès samedi soir par Benjamin Netanyahu à la France, mais aussi au Royaume-Uni et aux États-Unis notamment.

« Nous avons pris nos responsabilités parce que nous sommes acteurs de la sécurité régionale. Nous avons des bases en Jordanie et aux Emirats Arabes Unis. L’attaque iranienne ne mettait pas seulement en cause d’Israël, mais également portait atteinte à la sécurité de nos forces et mettait en cause l’espace aérien de nos partenaires arabes », a justifié sur France 2 le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné.

Des drones neutralisés au-dessus de la Jordanie et l’Irak

Selon les informations du Monde, confirmées par une source officielle à BFMTV, l’armée française a joué un rôle défensif, en interceptant et neutralisant « des drones iraniens qui survolaient des pays comme la Jordanie et l’Irak où se trouvent des emprises militaires françaises ». À l’AFP, une source militaire résume l’affaire en expliquant que les moyens français ont assuré « l’autodéfense » de ses bases.

Ce sont en particulier des « éléments de défense sol-air » présents sur le terrain pour assurer la protection des forces françaises qui ont été utilisés, rapporte encore Le Monde, dont la source nuance en expliquant qu’il « s’agit d’une aide à la marge ».

Au total, plus de 300 drones et missiles ont été envoyés par Téhéran et ses proxys, le Hezbollah libanais et les Houthis du Yémen, selon le décompte israélien. « Cette interception de drones iraniens a eu lieu pour assurer la protection des bases françaises et de facto a contribué à assurer la défense d’Israël », a-t-on précisé à nos confères. « Nous avons contribué à la surveillance et la protection des empreintes (bases, ndlr) sur lesquelles nous sommes déployés avec des moyens de défense », confirme une source militaire française à l’AFP.

Une importante présence française sur place

Il faut dire que la base jordanienne défendue ardemment par la France est stratégique : elle est utilisée dans la lutte contre Daech au Proche-Orient, et pour livrer des vivres dans la bande de Gaza dans le contexte de la guerre entre le Hamas et Israël depuis l’offensive du 7 octobre.

Officiellement néanmoins, alors qu’il était questionné à ce sujet par l’AFP, le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « pas en mesure de commenter ».

La France est présente sur plusieurs bases au Moyen-Orient, en Jordanie, aux Émirats arabes unis et en Irak, et déploie régulièrement des moyens maritimes et aériens en Méditerranée orientale et autour de la mer Rouge. Elle a plusieurs fois abattu des drones envoyés par les rebelles Houthis, un mouvement yéménite membre de « l’axe de la résistance » soutenu par l’Iran contre Israël au côté notamment du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais.

Les pilotes britanniques aussi impliqués

Outre la France, l’aviation militaire britannique avait abattu « plusieurs » drones iraniens lors de l’attaque iranienne lancée la nuit dernière, a révélé le Premier ministre britannique Rishi Sunak. Et a précisé que des Eurofighter Typhoon, des avions de combat, avaient été déployés, dans un message vidéo retransmis depuis Downing Street.

Comme d’autres dirigeants mondiaux, le Premier ministre britannique a également appelé à la désescalade. « Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est que le calme l’emporte. Nous travaillerons avec nos alliés pour désamorcer la situation », a ainsi affirmé Rishi Sunak.

« Nous défendons la sécurité d’Israël et de la région dans son ensemble, ce qui est bien sûr important pour notre sécurité ici chez nous », a-t-il ajouté.

Les chefs d’État et de gouvernement du G7, dont la France est membre, se réuniront en vidéoconférence dimanche en début d’après-midi « pour discuter de l’attaque iranienne contre Israël », a annoncé le gouvernement italien, qui préside actuellement ce groupe des pays industrialisés.

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