Odyssée

Des grecs célèbrent le «non» au référendum à Athènes, le 5 juillet.

Le non à l’austérité est-il un non à l’Europe ? Comment traduire en langage politique le oxi du peuple grec, qui fait résonner un coup de tonnerre ambigu dans l’agora européenne ? Cet oxi est aussi un oxymore… La simplicité, la logique voudraient que le vote de dimanche officialise une rupture nette et franche entre l’Union et son enfant terrible. Les uns veulent qu’on respecte les règles, les autres qu’on les change : c’est le divorce. Dans ce cas, la zone euro tentera de maintenir la confiance entamée par le drame grec ; la Grèce se jettera dans une odyssée solitaire digne des épreuves affrontées par Ulysse. Le tout sous les sarcasmes bruyants des anti-européens massés sur les gradins. On en connaît les premières conséquences : une austérité brutalement aggravée pour les Grecs déjà exsangues ; un euro chahuté avec, à la clé, le risque d’une dislocation monétaire de l’Union ; un argument en or pour les nationalistes ; un projet européen mis en berne. Veut-on cela ? Veut-on rejeter un peuple qui légitime sa rébellion par sa souffrance ? Veut-on briser le long rêve d’une Europe unie, porté par plusieurs générations depuis la guerre, rassemblée sur des valeurs humanistes, seule à même de jouer un rôle sur la scène mondiale ? Il est une autre issue que cette tragédie. Au moment de la rupture, les positions n’étaient pas si éloignées les unes des autres. Les Grecs peuvent encore montrer à leurs partenaires qu’ils veulent enfin un vrai système fiscal, un Etat digne de ce nom, une réduction des dépenses militaires significative, une contribution de l’Eglise orthodoxe. L’argent est là et non dans la poche de retraités déjà misérables. Les Européens peuvent reconnaître enfin officiellement que l’austérité trop brutale imposée à tout un continent a eu des effets politiques désastreux dont le non grec n’est qu’un exemple. Ils peuvent réduire une dette que le FMI lui-même juge impossible à rembourser. A ces conditions, l’accord est possible. Entre austérité et décomposition (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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