“Un océan de foi” inonde les rues de Manille pour saluer le “Nazaréen noir”

“Un océan de foi”, résume le Manila Bulletin en une de son édition du mercredi 10 janvier, au lendemain du “grand come-back” de la procession annuelle du “Nazaréen noir”. Celle-ci, connue aussi aux Philippines sous le nom de Traslación, avait été suspendue ces trois dernières années en raison de la pandémie de Covid-19.

C’est dire si les fidèles catholiques attendaient son retour avec impatience. Car cette statue de Jésus de Nazareth sur sa croix est censée faire des miracles. Surtout si on parvient à la toucher. Directement ou, au moins, en y faisant appliquer un linge ou un mouchoir.

Après trois ans de sevrage, 3,3 millions de personnes se sont massées toute la journée sur le trajet de l’icône, selon le décompte rapporté par le Manila Bulletin. La procession a commencé à 5 heures du matin. Quelques instants avant, raconte le journal, une averse s’est abattue sur le centre historique de la capitale philippine. “La procession a été interrompue pendant trois ans, commentait Mathilde, 70 ans, et fidèle au rendez-vous depuis trente ans. Maintenant qu’elle est de retour, ce n’est pas la pluie qui pourra nous dissuader.”

COURRIER INTERNATIONAL
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Cette statue est arrivée à Manille en provenance du Mexique en 1607 à bord d’un navire qui aurait pris feu. Elle aurait noirci dans l’incendie, d’où son nom de “Nazaréen noir”. Elle serait également sortie indemne des incendies ayant ravagé en 1791 et 1929 l’église de Quiapo, son lieu de résidence. Mais aussi de plusieurs séismes et des bombardements de Manille pendant la Seconde Guerre mondiale. Voilà pourquoi, entre autres, elle est considérée comme miraculeuse.

La Traslación commémore le transfert, le 9 janvier 1797, de la statue de l’église de San Nicolás à celle de Quiapo. Cette année, quelque 15 000 policiers avaient été déployés sur l’itinéraire. Aucun incident majeur n’a été signalé, note le Manila Bulletin, même si plusieurs centaines de blessés (victimes pour la plupart de malaises) ont été dénombrés. Il aura fallu quinze heures au Nazareno (son nom en tagalog) pour parcourir six kilomètres et regagner l’église de Quiapo.

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