Observatoire des oiseaux des jardins : "Pour réaliser des études à de telles échelles spatio-temporelles, il n’y a pas d’autres moyens que la science participative"

Depuis plus de 10 ans, l'Observatoire des oiseaux des jardins permet aux chercheurs de s'appuyer, deux fois par an, sur le travail de nombreux collaborateurs : les citoyens volontaires. Ce partenariat est un succès.

Depuis 2012, l'Observatoire des oiseaux des jardins organisé par Vigie-Nature (Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Office français de la biodiversité) et la Ligue pour la protection des oiseaux permet de recenser ces animaux aperçus dans les jardins, parcs, balcons, et cela deux fois par an, lors de l'hivernage et de la reproduction. Il s'agit aujourd'hui du "plus important dispositif français de sciences participatives impliquant le grand public", assure le MNHN dans un communiqué. A l'occasion du prochain recensement, qui aura lieu les 27 et 28 janvier, Benoît Fontaine, ingénieur de recherche à Vigie-Nature, a répondu aux questions de Sciences et Avenir.

"La plupart des gens ne se trompent pas sur les espèces communes"

Sciences et Avenir : Qu’est-ce que permet la science participative que ne permet pas un protocole plus classique avec des chercheurs ?

Benoît Fontaine : Cette méthode permet d’obtenir des informations à très grandes échelles temporelles et spatiales. Les données qui en résultent couvrent tout le territoire national et peuvent s'étendre sur plusieurs décennies. Elles sont obtenues selon le même protocole, donc des comparaisons dans le temps et dans l'espace sont ensuite possibles. Pour réaliser des études à de telles échelles spatio-temporelles, il n’y a pas d’autres moyens que la science participative.

Qui traite ensuite les données quand celles-ci sont transférées sur le site de l’Observatoire des oiseaux des jardins ? Comment sont-elles analysées ?

Ce sont des chercheurs en poste ou encore des thésards qui vont s’occuper des données récoltées. Le temps d’analyse est variable selon la question qu’on se pose. Par exemple, définir le nombre d’observateurs est bien plus rapide que d’évaluer l’effet de la prédation des chats sur les oiseaux. Par ailleurs, la banque de données ainsi constituée est très riche donc des questions peuvent émerger au fur et à mesure qu’elle se constitue.

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