Obsèques de Tyre Nichols : Kamala Harris dénonce « un acte violent » de la police

MEMPHIS, TN - FEBRUARY 01: Rev. Al Sharpton listens as US Vice President Kamala Harris speaks during the funeral service for Tyre Nichols at Mississippi Boulevard Christian Church on February 1, 2023 in Memphis, Tennessee. On January 7th, 29-year-old Nichols was violently beaten for three minutes by Memphis police officers at a traffic stop and died of his injuries. Five Black Memphis Police officers have been fired after an internal investigation found them to be directly responsible for the beating and have been charged with second-degree murder, aggravated assault, two charges of aggravated kidnapping, two charges of official misconduct and one charge of official oppression.   Andrew Nelles-Pool/Getty Images/AFP (Photo by POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

TYRE NICHOLS - « Quelqu’un de bien » à qui « un acte violent » de la police a ôté la vie trop tôt : aux funérailles de Tyre Nichols, jeune Afro-Américain dont le passage à tabac mortel par des policiers noirs a choqué les États-Unis, les intervenants, dont la vice-présidente Kamala Harris, se sont insurgés contre les violences policières.

Après avoir longuement pris dans ses bras la mère de Tyre Nichols dans l’église de Memphis où était organisé cet hommage, Kamala Harris a eu des mots durs envers les agents qui l’ont roué de coups alors qu’il criait n’avoir rien fait et appelait à l’aide.

« N’avait-il pas le droit d’être en sécurité ? », a lancé la vice-présidente. « Voici une famille qui a perdu son fils et son frère après un acte de violence » perpétré par des « personnes chargées de les protéger », et « cet acte violent ne visait pas à assurer la sécurité publique », a-t-elle martelé devant la foule.

Tyre Nichols était « quelqu’un de bien, une belle âme, un fils, un père, un frère, un ami, un être humain parti trop tôt », a dit en ouverture de l’office le révérend J. Lawrence Turner à la Mississippi Boulevard Christian Church.

Le frère de George Floyd et la mère de Breonna Taylor présents

« Aujourd’hui, au moment où nous célébrons la vie de Tyre et consolons sa famille, nous informons cette nation que la rediffusion de cet épisode, qui fait des vies noires un hashtag, a été annulée et ne sera pas renouvelée pour une nouvelle saison », a-t-il lancé. « Nous finirons par vaincre », a-t-il encore dit.

Symbole fort, un frère de George Floyd, quadragénaire noir dont la mort en 2020 sous le genou d’un policier blanc avait déclenché des manifestations antiracistes massives, était présent, tout comme la mère de Breonna Taylor.

Cette Afro-Américaine de 26 ans avait été abattue en pleine nuit par la police dans son appartement du Kentucky en 2020 et devenue une icône du mouvement « Black Lives Matter » (Les vies noires comptent).

Et c’est le révérend Al Sharpton, figure de la lutte pour les droits civiques, qui a prononcé l’oraison funèbre.

Battu à mort pour une simple infraction au code de la route

Tyre Nichols, 29 ans, avait été arrêté le 7 janvier par des agents d’une unité spéciale de Memphis, dans le sud des États-Unis, pour une simple infraction au code de la route, selon la police. Mais battu sans relâche, à tel point qu’il était devenu méconnaissable d’après sa famille, il est mort trois jours plus tard à l’hôpital.

Kamala Harris avait été invitée aux funérailles par la mère de Tyre Nichols, RowVaughn Wells, et son beau-père Rodney Wells.

Signe de l’attention accordée par la Maison Blanche à cette affaire, le président Joe Biden s’était lui-même entretenu, la semaine dernière, avec les parents de Tyre Nichols pour saluer « leur courage et leur force », quelques heures avant la publication de la vidéo de son calvaire aux mains des policiers.

RowVaughn Wells et Rodney Wells ont par ailleurs été invités par le groupe parlementaire rassemblant des élus afro-américains, à assister au discours de M. Biden sur l’état de l’Union, le 7 février au Congrès à Washington.

« Discuter de la législation sur une réforme policière »

Les images insoutenables de l’interpellation et des coups infligés au jeune homme par les agents ont été diffusées, sans coupes, par les plus grandes chaînes du pays, faisant craindre un embrasement social aux autorités.

Les cinq policiers impliqués ont été licenciés et inculpés pour meurtre. L’« Unité Scorpion » à laquelle ils appartenaient, et qui avait pour mission de faire baisser le nombre d’activités illégales dans les quartiers sensibles en y déployant un plus grand nombre de policiers, a été démantelée. Trois pompiers ont été limogés en lien avec les faits et deux autres policiers suspendus.

Le président Biden prévoit de recevoir jeudi à la Maison Blanche des membres du groupe parlementaire rassemblant des élus afro-américains pour « discuter de la législation sur une réforme policière et d’autres priorités communes », a déclaré Olivia Dalton, une porte-parole de l’exécutif.

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