Obsèques de Dominique Bernard à Arras : comment se déroule l’hommage au professeur ce jeudi

Un militaire montant la garde devant le lycée Gambetta-Carnot, à Arras, le 16 octobre 2023.
DENIS CHARLET / AFP Un militaire montant la garde devant le lycée Gambetta-Carnot, à Arras, le 16 octobre 2023.

ARRAS - Avec émotion et sous haute surveillance. Arras rend un dernier hommage, ce jeudi 19 octobre, au professeur de français Dominique Bernard, poignardé à mort devant son collège-lycée par un ancien élève radicalisé, un assassinat qui a placé la France en état d’alerte.

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Les obsèques de ce professeur de 57 ans, marié à une enseignante et père de trois filles aujourd’hui majeures, ont débuté à la cathédrale d’Arras vers 10 h 30, en présence d’Emmanuel Macron, de son épouse Brigitte et du ministre de l’Éducation Gabriel Attal.

Présidée par l’évêque d’Arras Mgr Olivier Leborgne, la cérémonie religieuse est retransmise sur grand écran sur la place des Héros, au pied du beffroi de la ville.

Une grande partie du centre d’Arras fait l’objet d’un important dispositif de sécurité pour ces obsèques, avec interdiction de stationner depuis mercredi soir et de circuler jusqu’à ce jeudi, 15 heures.

Les cours sont suspendus le matin à la cité scolaire Gambetta-Carnot, théâtre de l’attaque, permettant au personnel et aux élèves d’y assister.

« C’était une belle personne »

Le décès de Dominique Bernard le 13 octobre, survenu presque trois ans jour pour jour après l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty en région parisienne par un jeune homme radicalisé, a suscité une onde de choc, en particulier chez les enseignants.

Dans un entretien mercredi à l’hebdomadaire chrétien La Vie, la mère et la sœur de l’enseignant, décrit par ses collègues et ses élèves comme un homme passionné et à l’écoute, disent espérer qu’il « soit le dernier » professeur assassiné.

« Si seulement ça pouvait créer un électrochoc pour nous faire dire à tous qu’il faut de la tolérance, pour que la France reste une terre d’accueil », ajoutent-elles. « C’était une belle personne, quelqu’un qui était fidèle en amitié, qui s’appuyait sur des valeurs profondes », a confié mercredi à l’AFP Paule Orsini, ex-collègue et cofondatrice avec lui de l’université populaire d’Arras, qui assistera aux obsèques.

« Ça me semble important d’y aller, parce que cela concerne la cité scolaire dans laquelle j’ai étudié pendant neuf années de ma vie » et « pour honorer la mémoire de M. Bernard », explique Tristan, étudiant de 20 ans. Il dit aussi avoir été « autrefois un ami » de l’assaillant, Mohammed Mogouchkov, 20 ans, avec qui il était en seconde et dont il veut « faire le “deuil” ».

La France est passée en alerte « urgence attentat » dès le soir de l’attaque, menée par ce Russe radicalisé, qui se revendique de l’organisation État islamique.

La cité scolaire Gambetta-Carnot a été évacuée lundi matin après une fausse alerte à la bombe, maintenant élèves, parents et enseignants sous tension.

D’autres alertes ont entraîné ces derniers jours des évacuations d’établissements scolaires dans toute la France, ainsi que du musée du Louvre, du château de Versailles ou encore d’aéroports.

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