Les discussions budgétaires piétinent au Capitole

Le Capitole, siège du Congrès américain à Washington. L'espoir de voir émerger une solution rapide à la crise budgétaire aux Etats-Unis s'est réduit samedi en l'absence de terrain d'entente entre Barack Obama et les républicains de la Chambre des représentants. /Photo prise le 12 octobre 2013/REUTERS/Jonathan Ernst

par Thomas Ferraro et Richard Cowan WASHINGTON (Reuters) - L'espoir de voir émerger une solution rapide à la crise budgétaire aux Etats-Unis s'est réduit samedi en l'absence de terrain d'entente entre Barack Obama et les républicains de la Chambre des représentants. La Maison blanche se tourne désormais vers la minorité républicaine au Sénat et ses idées pour rouvrir le gouvernement fédéral, paralysé depuis douze jours, et relever le plafond de la dette publique. Selon le Trésor, les Etats-Unis risquent un défaut de paiement à partir du 17 octobre si le Congrès n'autorise pas un relèvement de la limite d'emprunt autorisée. "Il n'y a pas d'accord, aucune négociation en cours", a déclaré le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner lors d'une réunion des républicains de la Chambre, selon l'un des participants. De nombreux élus de la Chambre sont repartis dans leurs circonscriptions après avoir été informés qu'aucun vote n'aurait lieu avant lundi matin. La Maison blanche a exprimé de sérieuses réserves sur le plan avancé par le "speaker" de la Chambre, qui a proposé de relever le plafond d'endettement jusqu'au 22 novembre seulement. Dans son allocution radiophonique hebdomadaire, Barack Obama a clairement rejeté samedi l'idée d'un compromis de court terme sur la dette et exhorté les républicains à accorder un répit prolongé à l'économie américaine. "Il ne serait pas avisé, comme certains le suggèrent, de botter en touche pendant deux mois sur le plafond de la dette et de flirter avec un défaut de paiement volontaire sans précédent en plein milieu des achats de fin d'année", a dit le président. LES DISTRIBUTEURS INQUIETS Les sénateurs démocrates devaient présenter dans la journée un projet de loi mettant à l'abri les Etats-Unis tout au long de l'année 2014, mais que les républicains devraient repousser, a dit un assistant parlementaire. Un plan élaboré par la sénatrice républicaine Susan Collins semble par ailleurs susciter un intérêt croissant. Il prévoit de financer les activités gouvernementales pendant six mois et de prolonger l'autorisation d'emprunter du Trésor jusqu'au 31 janvier prochain. Toujours est-il que l'espoir de la conclusion d'un accord dès ce week-end, entretenu par certains observateurs, s'est largement estompé. "J'étais optimiste hier matin", a déclaré David French, lobbyiste de la Fédération nationale de la distribution. "Je suis un peu moins optimiste aujourd'hui, comme les gens à qui j'ai parlé" au Capitole. Les entreprises redoublent d'efforts pour convaincre les parlementaires de parvenir à une solution. Les distributeurs sont particulièrement inquiets à l'approche des fêtes de fin d'année qui représentent une part importante de leur chiffre d'affaires. "Ils sont préoccupés par Washington, préoccupés par le niveau de dysfonctionnement. Nos membres n'aiment pas sauter de crise en crise sans l'espoir d'un règlement" Le Grand Old Party est jugé de plus en plus négativement dans les enquêtes d'opinion. Près d'un tiers (32%) des Américains, contre 26% il y a une semaine, les rendent ainsi responsables de l'impasse sur le budget fédéral, selon un sondage Reuters/Ipsos rendu public vendredi. Jean-Stéphane Brosse pour le service français