Qui est Nymphia Wind, la Taïwanaise couronnée reine des drag-queens ?

“Elle s’est frayé un chemin au milieu de tant de phénix pour devenir la reine des reines. Et bientôt une déesse !”

C’est par cette envolée lyrique que le magazine taïwanais Line salue la victoire de Nymphia Wind à la dernière édition de l’émission de télé-réalité américaine RuPaul’s Drag Race, qui voit des drag-queens s’affronter à travers des numéros de chant et de danse.

“Si vous avez l’impression de ne trouver votre place nulle part, n’oubliez pas d’être toujours vous-même, sans crainte ! Et Taïwan, cette victoire est pour toi !” a déclaré Nymphia Wind au moment de son sacre.

La chaîne ABC a retracé en vidéo le parcours de cette artiste américano-taïwanaise.

Nifeiya Feng (son nom en mandarin) a vivement salué son pays en recevant sa couronne. La présidente taïwanaise, Tsai Ying-wen, l’a chaleureusement félicitée en retour.

“Mais avant d’en arriver là, elle, c’était lui, Leo Tsao, précise Line. Enfant, le garçon était souvent réprimandé par des professeurs énervés par ses différences de genre et de tempérament.”

Nymphia Wind à la veille de l’émission finale de la saison 16 de “RuPaul's Drag Race”, le 19 avril, à New York. . PHOTO SANTIAGO FELIPE/GETTY IMAGES/AFP
Nymphia Wind à la veille de l’émission finale de la saison 16 de “RuPaul's Drag Race”, le 19 avril, à New York. . PHOTO SANTIAGO FELIPE/GETTY IMAGES/AFP

C’est sa mère, poursuit le magazine taïwanais, qui “lui a montré le chemin en laissant Nymphia entrer dans son corps”. Le personnage est né : “Voici Banana Buddha !”

Nymphia Wind a tissé sa personnalité – et beaucoup de ses costumes – autour de la banane, érigée comme fruit symbole de Taïwan.

Et elle revendique comme couleur fétiche le jaune, comme un pied de nez aux généralisations racistes sur ses origines.

Elle est la première drag-queen ressortissante d’un pays asiatique à gagner cette “course” mondiale.

“Sa victoire [le 20 avril] est un symbole, explique l’édition taïwanaise du magazine Marie-Claire. Elle coïncide avec la Journée de l’éducation à l’égalité de genre, mise en place après le suicide, en 2000, de ‘Rose Boy’”, un garçon de 15 ans harcelé pour son comportement, jugé “efféminé”.

Depuis, Taïwan est en pointe sur les questions LGBTQI.

Line poursuit : “Difficile d’imaginer que la Nymphia qui est arrivée là où elle est a été victime de brimades à l’école et a tenté de se suicider dans son enfance.”

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