Nusantara, la future capitale indonésienne, en panne “brutale” d’investissement

“Des dépenses capitales”. L’hebdomadaire japonais Nikkei Asia consacre sa une du 1ᵉʳ février à Nusantara, le projet de ville nouvelle appelée à devenir la future capitale de l’Indonésie, en lieu et place de Djakarta.

“Il y a deux ans, ce n’était qu’une vaste plantation d’eucalyptus. Mais, dans sept mois, une immense structure se dressera ici pour accueillir le palais présidentiel, perché sur une colline surplombant la ville.”

Problème, précise le magazine nippon, “la nouvelle capitale de l’Indonésie peine à convaincre les investisseurs qu’elle va bien voir le jour malgré les incertitudes électorales”. Car ce projet, à l’instar de tout l’archipel indonésien, traverse actuellement la sortie d’un cycle, avec la fin du second mandat du président sortant, Joko Widodo (surnommé “Jokowi”), qui, selon la Constitution, ne peut plus se représenter. C’est lui qui a porté à bout de bras ce projet de ville nouvelle, perdue au milieu de la jungle de l’île de Bornéo – avec l’idée de décongestionner l’île de Java, la plus peuplée du monde, où se concentre 60 % de la population indonésienne.

Or, si deux des trois candidats à l’élection présidentielle se sont prononcés en faveur de la poursuite des travaux, les investisseurs, eux, ont cessé leurs transferts d’argent.

Secteur privé en retrait

“Le gouvernement a prévu de payer 20 % du financement total à partir du budget de l’État, mais il a encore besoin de 80 % du secteur privé, poursuit Nikkei Asia. Mais peu d’investisseurs sont prêts à engager des fonds tant que le successeur de Jokowi – et son point de vue sur la nouvelle capitale – n’est pas désigné.” Le résultat actuel est sans appel :

“L’élan donné à la collecte de fonds pour la construction de la nouvelle capitale s’est brutalement arrêté.”

L’État indonésien a dépensé ces deux dernières années 32 000 milliards de roupies, soit environ 1,9 milliard d’euros, pour la construction de Nusantara, et l’équivalent de 2,4 milliards d’euros supplémentaires y ont été alloués dans le budget de 2024. En parallèle, la contribution du secteur privée est sérieusement en retrait, avec un engagement total de 2,3 milliards d’euros. Et cela ne représente qu’une infime fraction du montant nécessaire pour achever les cinq phases de construction. Selon les meilleures prévisions, la ville sera prête en… 2045.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :