Numérique : les profs priés de ne pas critiquer

Le billet jugé insolent était titré «De l’incertitude 2.0».

Éducation. Un enseignant a dû fermer son blog après une menace de blâme par le rectorat de Lille.

On ne plaisante pas avec le numérique à l’Education nationale. Un prof d’histoire-géo de Tourcoing, qui avait eu l’audace de critiquer le ministère sur ce sujet, s’est retrouvé menacé d’un blâme. Il a alors supprimé son blog avec le billet incriminé ainsi que son compte Twitter. A la veille de nouvelles annonces sur le numérique à l’école, l’affaire tombe mal.

«Urticaire». Ghislain Dominé - «lannoy29» jusqu’ici sur Twitter - est un enseignant précurseur. Il utilise les nouvelles technologies depuis dix ans et tenait un blog très suivi nommé «Au coin de la rue de Lannoy». Il a aussi publié des livres faisant autorité, commele Guide de l’iPad pour les enseignants. Il était détaché depuis septembre comme chef de projet numérique à Canopé Lille, un réseau de ressources pédagogiques rattaché au ministère.

Mais le 21 octobre, Ghislain Dominé a publié un billet jugé bien trop insolent. Titré «De l’incertitude 2.0», c’est une longue analyse où l’enseignant s’inquiète de «l’illusion technologique» ambiante - «Une fascination […] qui en vient à me donner de l’urticaire». Evoquant la succession des plans numériques, il dénonce «l’inertie du système éducatif» et «l’échec de l’évangélisme digital».«Le numérique n’est que vernis, conclut-il. Là où on l’impose, c’est de la pédagogie qu’il faut prodiguer.» Mais ce qui aurait mis le feu aux poudres, c’est la photo accompagnant la note, un ordi des années 80 dans un couloir du rectorat de Lille, et sa légende très ironique : «TO8, totem d’un temps révolu ? Pas au rectorat visiblement.»

L’article avait déjà fait un certain bruit sur la Toile. Très vite, dès que sa dépublication a été connue, les internautes se sont enflammés, criant à la censure. Interviewé mardi par France 3 Nord-Pas-de-Calais, Ghislain Dominé semblait sous le choc :«J’ai l’impression de m’être pris un tsunami en pleine figure alors que tout ce que je faisais était (...)

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