"La Nuit du 12": après les César, Dominik Moll appelé par les parents de la victime du féminicide dont il s'est inspiré
Plus d'un mois après les César, Dominik Moll est toujours surpris du grand succès de son polar. La Nuit du 12 est reparti avec sept prix, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Une véritable consécration pour ce long-métrage s'inspirant sur l'histoire vraie d'un féminicide non-élucidé.
Lors de la cérémonie, Dominik Moll a tenu à rendre hommage à la jeune femme, déclarant avoir "une pensée pour la vraie Clara, la vraie victime de l'affaire qui a donné lieu au film". "Elle s'appelait Maud", avait-il déclaré.
Les parents "m'ont remercié pour le film"
Après-coup, le réalisateur a momentanément regretté sa prise de parole, raconte le réalisateur au Parisien. "Beaucoup de journaux ont ressorti l’affaire et, honnêtement, ça m’a fait chier. Je me suis alors demandé si j’avais bien fait de parler de Maud, si je n’étais pas allé trop loin", déclare le réalisateur.
Il affirme avoir "pensé aux parents", qu'il n'avait jamais rencontré avant de réaliser son film, se demandant s'il avait "ajouté de la souffrance dans leur souffrance". Mais ces derniers l'ont appelé, il y a environ deux semaines, explique Dominik Moll à nos confrères.
"Ils m’ont remercié pour le film, d’avoir parlé de leur fille aux César. Cela les avait touchés. Cela m’a rassuré", confie le réalisateur.
La Nuit du 12 s'inspire du meurtre non résolu de Maud Maréchal, dans la nuit du 14 mai 2013 en Seine-et-Marne. Dominik Moll a découvert cette affaire en lisant 18.3: Une année à la PJ, le livre de la journaliste Pauline Guéna sorti en 2021. Dans son long-métrage qui n'hésite pas à mettre en avant les propos sexistes des suspects pour le machisme dans la police, Maud devient Clara et l'intrigue se déplace en Savoie.