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Une nouvelle vidéo met en cause une bavure policière

C’est là qu’un des policiers se recule, sort son arme et tire sur le véhicule

Lors d’une interpellation, un policier a tiré sur une voiture avec des étudiants à l’intérieur. Un jeune homme de 19 ans a senti la balle frôler sa tête.

C’était un pari stupide qui a mal tourné. Le 30 avril 2019, six étudiants se sont rendus en voiture au Bois de Boulogne pour voir des prostituées. Il est deux heures du matin quand une voiture leur coupe la route, une seconde les bloque sur la gauche raconte Mediapart. Paul, le conducteur, entend : “Coupe le contact, coupe le contact, enculé !”. Pas de gyrophare ni de brassard, les policiers de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) auraient pu être des voyous selon le jeune étudiant. Pris de panique, il recule et percute une troisième voiture.

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C’est là qu’un des policiers se recule, sort son arme et tire sur le véhicule. "La balle s'est logée dans la carrosserie à quelques centimètres à côté de ma tête" raconte le conducteur qui "a cru mourir". Les policiers sortent de force le conducteur, lui luxe l’épaule et lui donne un coup de pied pour le jeter au sol.

Une vidéo qui change tout

Au commissariat, les policiers se rendent comptent que ces étudiants ne sont pas les braqueurs qu’ils recherchaient. Ils en relâchent cinq mais pas le conducteur, accusé d’avoir volontairement percuté leur voiture. Le parquet corrobore la version policière et poursuit le jeune homme qui sera finalement relaxé le 4 novembre dernier.

En mai 2019, une enquête a été ouverte pour “violences par personne dépositaire de l’autorité publique”. La préfecture de police a indiqué a Mediapart que “le parquet a conclu à la légitime défense”, et qu'"aucune procédure administrative n'a été diligentée à l'encontre du policier ayant fait usage de son arme de service", alors que la procédure serait toujours en cours. Un flou qui interroge.

D’autant qu’un film d’une caméra de surveillance, connue de longue date des services de police et de la justice, diffusée ce lundi 30 novembre par Mediapart montre clairement la violence des policiers dont l’un deux qui tire à deux reprises sur le véhicule.

Pour Paul, cette nuit serait un véritable traumatisme. Il a abandonné ses études, s’est brouillé avec sa famille et travaille comme serveur pour payer ses frais d’avocat. Il ne comprend pas comment un policier qui a la gâchette facile soit toujours en activité : “On attend quoi ? Qu’il tue quelqu’un ?”

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