Nouvelle polémique entre Rabat et l'Onu sur le Sahara occidental

Ban Ki-moon lors d'une visite au Sahara occidental début mars. Le Maroc a une nouvelle fois dénoncé mardi "les propos et actes inadmissibles" du secrétaire général de l'Onu sur la région, propos qui selon Rabat ne peuvent être réduits à un simple "malentendu". /Photo prise le 5 mars 2016/REUTERS/Zohra Bensemra

RABAT (Reuters) - Le Maroc a une nouvelle fois dénoncé mardi "les propos et actes inadmissibles" du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon sur le Sahara occidental, propos qui selon Rabat ne peuvent être réduits à un simple "malentendu". Dans un communiqué, le ministère marocain des Affaires étrangères déplore des actes "d'une gravité sans précédent" qui ne sont "ni justifiables, ni effaçables". Rabat reproche au secrétaire général de l'Onu d'avoir manqué à son devoir de neutralité lors d'une visite au début du mois dans la région en utilisant le terme d'"occupation" pour qualifier la présence marocaine au Sahara occidental, territoire sous le contrôle du royaume chérifien depuis 1975. Pour les autorités marocaines, il ne s'agissait pas d'un malentendu, comme l'a soutenu lundi le porte-parole de Ban, mais d'un "acte prémédité". "La situation ne peut se réduire à un simple 'malentendu'", dit le ministère marocain des Affaires étrangères, tout en ajoutant que Rabat était disposé "à s'engager dans un dialogue responsable, global et constructif". Les autorités marocaines ont demandé il y a douze jours le départ de 84 membres du personnel civil de l'Onu. Les militaires et les casques bleus de la mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) ne sont pas concernés par cette mesure. Le Maroc a pris le contrôle de la majeure partie du Sahara occidental en 1975 lors du retrait de l'Espagne, ce qui a poussé le Front Polisario, qui luttait à l'origine contre l'occupation espagnole, à mener une guérilla jusqu'en 1991, année où l'Onu a réussi à obtenir un cessez-le-feu et a déployé la Minurso. (Aziz El Yaakoubi; Guy Kerivel pour le service français)