Nouvelle conférence internationale sur la Libye : quels espoirs réels ?

La Libye et sa situation chaotique sont au centre d'une conférence organisée sur deux jours à partir de ce lundi à Palerme, en Italie. Militairement coupé en deux, administrativement sinistré, économiquement exsangue, le pays est aux abois. Après plusieurs rencontres et sommets, le dernier à Paris en mai , la Libye attend toujours un futur meilleur. " Personne ici sur le terrain ne profite de ces efforts internationaux, déclare cet habitant de Tripoli. On veut que ce soit les petites gens qui en profitent. Ils se sont rencontrés en Italie, en Autriche, en Suisse, en Tunisie... et on voulait que cela apporte des résultats concrets. Mais personne n'en bénéficie, à part eux-mêmes, eux et leurs familles. Le reste de la population est opprimée, les banques sont débordées, tout est débordé, même les cimetières, où qu'on aille tout est saturé". Certains voient déjà l'échec de la conférence, car les objectifs sont trop vagues, trop ambitieux. Et le maréchal Haftar, qui dirige une partie du pays, ne devrait même pas venir... Dr Sami El-Atrash, analyste politique : "Malgré la présence de personnalités importantes sur la scène politique, quelle que soit leur position, je ne m'attends pas à ce qu'elles proposent quelque chose de nouveau ou d'important. C'est comme si c'était une réunion politique répondant à ce qui a été fait à Paris. Mais on n’attend pas grand-chose de tout cela. Parce que toute réunion sur le règlement de la crise libyenne doit se conformer à des règles et à une méthodologie spécifique, sinon c’est une perte de temps et d’efforts." La date initialement prévue du 10 décembre pour les prochaines élections est d'ores et déjà obsolète, plusieurs membres du conseil de sécurité de l'ONU ayant refusé de la valider... Le processus électoral devrait donc être lancé au printemps 2019.