Nouvelle chute en Europe, Wall Street tente de se stabiliser

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en forte baisse mardi, tandis que Wall Street évolue de façon erratique sans parvenir à véritablement se stabiliser.

À Paris, le CAC 40 a terminé en recul de 2,35% à 5.161,81 points et accuse ainsi une baisse de 5,9% sur les quatre dernières séances. Le Footsie britannique a lâché 2,64% et le Dax allemand a perdu 2,32%.

L'indice EuroStoxx 50 s'est replié de 2,41%, le FTSEurofirst 300 a cédé 2,37% et le Stoxx 600 a abandonné 2,41%.

Wall Street a bien tenté un rebond à l'ouverture, mais les indices américains sont repartis très vite vers le bas. L'indice Dow Jones gagne 0,11%, tandis que le Standard & Poor's 500 recule de 0,29% et que le Nasdaq Composite est inchangé.

Lundi, le Dow Jones a fini en recul de 4,6% et le Standard & Poor's 500 de 4,1%, leur plus forte baisse depuis août 2011. Les deux indices, qui ont perdu respectivement 7% et 6,1% en cumulé lors des deux séances précédentes, affichent désormais des performances négatives cette année.

Beaucoup d'intervenants mettent en avant l'effet des algorithmes, de la gestion passive et du trading à haute fréquence pour expliquer l'ampleur du repli accusé par le marché d'actions américain.

CREDIT SUISSE DANS LA TOURMENTE

Parrallèlement, la volatilité sur les actions a bondi : l'indice Vix de la volatilité des actions américaines est passé de 14 jeudi - avant le début de la correction - à plus de 50 mardi pour revenir ensuite autour de 37 points. Ce mouvement peut refléter le débouclement de stratégies de vente qui s'étaient révélées très payantes tout au long de 2017.

Selon plusieurs sources de marché, ce brusque accès de volatilité sur les actions a menacé de liquidation pure et simple deux des plus populaires des "exchange-traded products" (ETP), utilisés par certains investisseurs pour tirer profit de la faiblesse de la volatilité.

Credit Suisse, propriétaire à 32% de l'ETN VelocityShares, a ainsi chuté mardi de 6,01% après avoir annoncé que les transactions sur ce produit financier cesseraient d'ici le 20 février.

Beaucoup d'observateurs remarquent que le regain de volatilité et le mouvement de vente restent toutefois cantonnés aux actions.

"Normalement, on pourrait s'attendre à ce que tous les actifs risqués, y compris le crédit à haut rendement et les marchés de la dette émergente, baissent mais les pertes sur ces classes d'actifs ont été limitées", observe ainsi Lukas Daalder, directeur des investissements de Robeco, qui en conclut qu'il s'agit uniquement d'une correction technique sur des marchés actions qui étaient surachetés.

La brutale remontée des rendements obligataires, à l'origine des tensions sur les marchés d'actions, s'est d'ailleurs interrompue. Le rendement des Treasuries à 10 ans évolue autour de 2,75% après avoir grimpé jusqu'à 2,8850% lundi et celui du Bund de même échéance revient à 0,69% après un pic à 0,774%.

"Une autre raison pour laquelle nous pensons qu'il s'agit d'une saine correction est que nous ne voyons aucun achat de panique sur l'or", pointe Naeem Aslam, chez ThinkMarkets.

Le cours spot de l'or recule mardi de 0,8% à 1.328,48 dollars l'once.

REGAIN D'INTÉRÊT POUR LE DOLLAR

Autre valeur refuge, le yen n'a que légèrement progressé face au dollar.

Le billet vert avance de 0,12% face à un panier de devises de référence et renoue avec un plus haut d'une semaine à la faveur d'un regain d'intérêt des investisseurs. L'euro retombe ainsi à 1,2380 dollar.

La hausse du dollar pénalise par ailleurs le marché pétrolier : le cours du Brent est retombé à 67 dollars le baril, à un plus bas d'un mois.

En Europe, l'ensemble des secteurs a clôturé dans le rouge mardi, mais quelques valeurs se sont distinguées, à la hausse comme à la baisse.

A Paris, BNP Paribas s'est replié de 3,47% après avoir fait état d'une hausse de ses provisions pour risque de crédit dans ses comptes du quatrième trimestre.

A contrario, le spécialiste des semi-conducteurs AMS a bondi de 13,15%, soutenu par un bénéfice trimestriel plus que décuplé grâce à la demande pour ses capteurs qui équipent de nombreux smartphones, dont ceux d'Apple.

A Wall Street, General Motors bondit notamment de 2,8% après avoir publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)