La Nouvelle-Calédonie vers un « retour à la vie normale » avec ces 3 changements ce 17 juin

La Nouvelle-Calédonie vers un « retour à la vie normale » avec ces 3 changements ce 17 juin (Photo de l’aéroport de Nouméa le 5 juin après sa réouverture le 5 juin 2024)
DELPHINE MAYEUR / AFP La Nouvelle-Calédonie vers un « retour à la vie normale » avec ces 3 changements ce 17 juin (Photo de l’aéroport de Nouméa le 5 juin après sa réouverture le 5 juin 2024)

NOUVELLE-CALEDONIE - Après un mois de chaos et de violences qui ont fait neuf morts, la Nouvelle-Calédonie fait petit à petit son « retour progressif à la vie normale » dès ce lundi 17 juin. Déjà le 5 juin, un premier pas avait été fait avec la réouverture partielle de l’aéroport international de Nouméa, bloqué pendant trois semaines à cause des heurts.

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Ce retour au calme va se traduire par trois mesures annoncées dimanche dans un communiqué par le Haut-commissariat de la République, représentant de l’État français sur l’archipel de 270.000 habitants.

On compte ainsi : la réouverture en journée de l’aéroport et des établissements scolaires et les permissions de sortie jusqu’à 20H00 alors que le couvre-feu courait jusqu’ici de 18h à 6h du matin.

• L’aéroport de Nouméa-La Tontouta réouvert

La décision de rouvrir l’aéroport a été prise en raison de « la circulation en journée (...) rendue possible sur la RT1 », une double voie express reliant le centre de Nouméa à l’aéroport international de La Tontouta, devenue longtemps inaccessible à cause des nombreux barrages installés par les manifestants indépendantistes.

« La semaine dernière, l’aéroport était gardé par les forces de l’ordre avec des points de filtrage, seules les personnes autorisées pouvaient y accéder en empruntant des navettes dédiées obligatoires », a expliqué à l’AFP Charles Roger, directeur général des Chambres de commerce et d’industrie de Nouvelle-Calédonie.

« À partir de lundi, les passagers pourront venir par leurs propres moyens à l’aéroport qui ne sera plus gardé par les forces de l’ordre. Toutes les compagnies pourront desservir l’aéroport, il n’y aura pas de restriction, y compris concernant le kérosène », a poursuivi Charles Roger, précisant que l’idée était de faire arriver les vols en fin de matinée ou début d’après-midi.

• Couvre-feu à 20h et non plus à 18h

Le Haut-commissariat a également repoussé de deux heures le début du couvre-feu - qui court jusqu’à 6H00 le lendemain - « au regard de l’amélioration de la situation et afin de faciliter le retour progressif à la vie normale ».

Le couvre-feu a été instauré le 14 mai, puis l’état d’urgence le lendemain, ce dernier ayant été levé le 28 mai.

• Réouverture des écoles ce lundi

Par ailleurs, lundi, les élèves de primaire et secondaire reprendront progressivement le chemin de l’école, selon les zones et les établissements. Les enfants de primaire en province sud seront les premiers à retourner en classe, suivis des collégiens dans le courant de la semaine prochaine, puis des lycéens à partir du 24 juin.

En revanche, « l’interdiction de la vente d’alcool (exception pour les cavistes), de vente et de transport d’armes sont prolongés ». Dans ce contexte tendu, la Nouvelle-Calédonie doit également s’organiser pour les élections législatives des 30 juin et 7 juillet.

Ne pas marginaliser davantage le peuple autochtone kanak

La Nouvelle-Calédonie est en proie depuis le 13 mai à de violents troubles provoqués par l’adoption par l’Assemblée nationale d’un projet de loi de réforme constitutionnelle permettant un dégel du corps électoral, qui, selon ses opposants, marginaliserait davantage le peuple autochtone kanak.

Mercredi dernier, le président Emmanuel Macron a suspendu le projet de loi mais les indépendantistes entendent continuer à lutter jusqu’à l’abandon de ce projet, qui permettrait s’il est adopté aux personnes présentes sur l’archipel depuis au moins dix ans de voter aux élections provinciales, cruciales pour la vie de l’archipel.

Le collectif de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), au cœur de la révolte des indépendantistes, a répété rester « mobilisé tant que le projet de loi constitutionnel n’est pas définitivement enterré et ce, jusqu’à l’indépendance », lors de leur assemblée générale tenue jeudi et vendredi à Bourail, dans le nord de l’archipel.

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