Nouvelle-Calédonie : Les oppositions sont toutes critiques de la méthode du gouvernement

POLITIQUE - Les oppositions unanimes sur un point concernant la Nouvelle-Calédonie. Alors qu’un vote est prévu à l’Assemblée ce 14 mai sur la réforme constitutionnelle du corps électoral, l’archipel a été secoué par des épisodes de violences. Un contexte inflammable qui met d’accord les oppositions pour dire que la méthode de l’exécutif sur ce sujet n’est pas la bonne, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

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« La manière dont la France se comporte avec ses anciennes colonies est humiliante et dégradante donc oui, ça provoque des réactions un peu épidermiques », a estimé Marine Tondelier sur franceinfo, rappelant que la révision constitutionnelle aurait « une incidence sur le futur résultat des élections, puisque l’orientation de cette réforme, c’est que les Kanaks aient moins de poids électoralement ».

« Quand on fait ce genre de tripatouillage électoral (...), ça ne peut se faire que par un consensus, par de la discussion et de la concertation », a ajouté la secrétaire nationale d’EELV, critiquant le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui « aime n’en faire qu’à sa tête » et « a voulu passer en force sans concertation avec les Kanaks ».

Différer le Congrès ?

Jordan Bardella a également jugé ce mardi sur RTL que la « méthode et le calendrier n’étaient pas les bons ». Le président du RN a aussi reproché à Gérald Darmanin d’avoir « choisi de percuter des négociations en cours entre les loyalistes et les indépendantistes », a-t-il affirmé.

Du côté des Républicains, Éric Ciotti a rappelé sur Radio J que les députés de son parti soutiennent la réforme. Mais Emmanuel Macron a déclaré que la réunion du Congrès à Versailles pour sceller la réforme pourrait être différée dans le but d’apaiser la situation. « Si nous votons, il faut convoquer le Congrès », a réclamé l’élu.

À l’inverse, Mathilde Panot a considéré lors du point presse de son groupe à l’Assemblée que le président doit aller plus loin en retirant le texte. « Ce serait un geste d’apaisement dans un moment où, quelle que soit l’idée que nous nous faisons de ce qu’il doit se passer en Nouvelle-Calédonie, nous craignons tous un cycle de violences que personne n’arrivera à arrêter, » a plaidé la présidente LFI.

Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée ce 14 mai après-midi, Gabriel Attal a exclu de suspendre l’examen de la réforme comme le réclame la gauche, tout en confirmant que le Congrès ne sera pas convoqué immédiatement après le vote comme le souhaite la droite. « Notre volonté est de trouver un accord politique le plus large possible, (...) c’est pourquoi notre main est toujours tendue, c’est pourquoi le président de la République a proposé d’ouvrir de nouvelles discussions entre les responsables politiques calédoniens et le gouvernement, c’est pourquoi le Congrès ne sera pas convoqué immédiatement à l’issue des débats à l’assemblée nationale et dans l’intervalle j’invite les responsables politiques calédoniens à saisir cette main tendue et venir discuter à Paris dès les prochaines semaines » a justifié le Premier ministre.

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