Nouvelle-Calédonie : la maire de Nouméa Sonia Lagarde fait des propositions pour sortir de la crise

La mère de Nouméa, Sonia Lagarde ici avec Emmanuel Macron en juillet 2023, fait des propositions pour sortir de la crise en Nouvelle-Calédonie.
LUDOVIC MARIN / AFP La mère de Nouméa, Sonia Lagarde ici avec Emmanuel Macron en juillet 2023, fait des propositions pour sortir de la crise en Nouvelle-Calédonie.

POLITIQUE - « Donnons-nous un peu de temps ». C’est en résumé ce que recommande Sonia Lagarde, la maire de Nouméa, au chef de l’État pour faire face à la crise calédonienne. Dans un entretien au Monde publié lundi 20 mai, l’élue soutien d’Emmanuel Macron appelle notamment à ne pas convoquer le Congrès à Versailles.

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« Je refuse de signer un accord ou de cautionner un accord à la hâte », déclare Sonia Lagarde. L’édile, favorable au camp loyaliste demande de ne pas « y aller en force ». Le 14 mai dernier, jour de l’adoption par l’Assemblée nationale du projet de loi sur la révision constitutionnelle pour la Nouvelle-Calédonie, visant à élargir le corps électoral, Emmanuel Macron avait posé un ultimatum.

À moins d’un improbable accord entre indépendantistes et loyalistes, le texte voté à l’Assemblée et au Sénat devrait être adopté par les deux Chambres réunies en Congrès à Versailles « avant la fin juin ». La maire de Nouméa demande aujourd’hui une « mission du dialogue » et la « suspension de la réforme » à l’origine des violences qui embrasent l’archipel depuis une semaine.

Faire « une pause dans la réforme institutionnelle »

« Aujourd’hui, pour rétablir la situation, il faut faire une pause dans la réforme institutionnelle en cours (...) qui a été voté par le Sénat puis l’Assemblée, puisque l’on sait que c’est ça qui a mis le feu » assure la maire. Sonia Lagarde, qui confie être en contact avec le président, estime qu’il a « compris » qu’il ne faut pas convoquer le Congrès.

Parce qu’elle a en tête que « derrière cette mobilisation, il y a toujours la question de l’indépendance », l’édile est favorable à une mission du dialogue comme celle initiée en 1988 par Michel Rocard après l’assaut de la grotte d’Ouvéa. Elle avait alors été conduite par un préfet, Christian Blanc, un scénario qu’elle aimerait voir reconduit. « Je pense très sincèrement qu’il nous faut un “M. Calédonie” qui n’ait plus, ou pas, d’espérance politique », affirme-t-elle.

Sonia Lagarde est par exemple contre l’idée que les présidents de l’Assemblée et du Sénat, la macroniste Yaël Braun-Pivet et le Républicain Gérard Larcher, la mènent.

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