Nouvelle-Calédonie: Macron souhaite un vote des Calédoniens en cas d'accord politique global

Lors d'un point presse à l'issue de sa visite en Nouvelle-Calédonie, le président Emmanuel Macron a promis ce jeudi 23 mai de ne pas passer "en force" sur la réforme du corps électoral à l'origine de violentes émeutes et souhaité un vote des Calédoniens en cas d'accord politique global sur le statut institutionnel de l'île.

Cette décision intervient alors que la Nouvelle-Calédonie est en proie aux émeutes depuis plus d'une semaine en raison d'un texte de loi qui prévoit l'élargissement du corps électoral de l'île. Une décision mise en cause par les indépendantistes qui craignent que leurs voix soient minoritaires lors les décisions prises sur l'avenir de peuple Kanak.

Cinq étapes clé

L'annonce d'un vote des Calédoniens s'inscrit dans une série d'étapes énumérées par le chef de l'État. Avant de passer à l'étape des négociations, Emmanuel Macron a demandé à ce que "tous les responsables appellent explicitement à la levée des barrages" dans les heures qui viennent". Ce "retour au calme" et à "l'ordre" permettrait alors, indique le président, une levée de l'état d'urgence, instaurée depuis le 15 mai dernier.

Venue l'étape des négociations, Emmanuel Macron a assuré qu'il ne souhaitait pas que la réforme du corps électoral passe "en force", annonçant par ailleurs se donner "quelques semaines afin de permettre l'apaisement et la reprise du dialogue en vue d'un accord global".

Dans cette perspective, le chef de l'État a également annoncé donner "quelques semaines" supplémentaires aux composantes politiques de l'île (loyalistes et indépendantistes) pour négocier et il s'est engagé à faire un point d'étape "d'ici un mois" sur l'avenir institutionnel de l'archipel.

Pas de nouveau référendum

Si Emmanuel Macron n'a pas donné de détails sur l'organisation du vote des Calédoniens sur le statut institutionnel de l'île, il a tout de même souligné qu'il ne reviendrait pas sur le référendum de 2021.

"Je ne reviendrai pas sur le troisième référendum", a déclaré Emmanuel Macron.

En effet, l'une des clauses des accords de Nouméa de 1998 prévoyait trois référendums sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Le dernier en date et largement remporté par le "non" à 96,5%, remonte au 12 décembre 2021.

En octobre de la même année, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) avait néanmoins demandé le report du scrutin à septembre 2022 en raison de la crise sanitaire et sociale liée à la pandémie de Covid-19. Le refus de report avait entraîné un taux d'absentention suppérieur à 50%, les indépendantistes appelant à ne pas participer au référendum.

Article original publié sur BFMTV.com