En Nouvelle-Calédonie, Macron n’a pas pu retenir ce coup de griffe contre Le Pen et le « vol d’étourneaux »

En Nouvelle Calédonie, Macron (ici le 24 mai) n’a pas pu retenir ce coup de griffe contre Le Pen et le « vol d’étourneaux »
LUDOVIC MARIN / AFP En Nouvelle Calédonie, Macron (ici le 24 mai) n’a pas pu retenir ce coup de griffe contre Le Pen et le « vol d’étourneaux »

POLITIQUE - « Il vaut mieux ne pas compter sur elle. » Interrogé sur le revirement spectaculaire de Marine Le Pen sur le dossier calédonien ce jeudi 23 mai lors d’une visite express à Nouméa, Emmanuel Macron ne s’est pas fait prier pour mettre un coup de griffe au Rassemblement national, ce parti qui « change de ton » à chaque fois que « ça devient difficile. »

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Présent sur place pour essayer de dénouer la crise qui secoue l’archipel depuis plus d’une semaine, le chef de l’État était amené à réagir au changement de pied de la formation lepéniste qui, après s’être illustré comme le fer de lance de l’opposition aux « consultations sur l’accession à la souveraineté » prévues par l’accord de Nouméa en 1998, prône désormais un nouveau référendum dans 40 ans.

« Je n’ai pas pour habitude de commenter les changements de ton de madame Le Pen », a d’abord répliqué Emmanuel Macron, pour mieux attaquer : « parce qu’ils sont quotidiens et sur tous les sujets, qu’il s’agisse de la sortie de l’euro, de la politique agricole commune, comme de la Nouvelle-Calédonie et sans doute demain de Mayotte. »

« Vaut mieux pas compter sur elle »

Selon le locataire de l’Élysée, « dès que ça devient difficile, c’est un vol d’étourneaux. » Donc, il ne « vaut mieux ne pas compter sur elle. » Une sortie qui n’est pas longtemps passée inaperçue du côté du Rassemblement national. En réponse, la cheffe des députés d’extrême droite continue de critiquer la méthode d’Emmanuel Macron, le premier responsable selon elle de la situation en Nouvelle-Calédonie.

« Non, ’ça ne devient pas difficile.’ Vous avez rendu les choses difficiles par une gestion calamiteuse de ce dossier. Nuance », écrit-elle sur les réseaux sociaux, en reprenant l’expression du chef de l’État. Et la triple candidate à la présidentielle d’ajouter : « pourtant, nous vous avions prévenu il y a deux mois, de ce qui allait se passer et vous n’en avez tenu aucun compte. »

À l’issue d’une série de rencontres entre loyalistes et indépendantistes, le président de la République a promis de ne pas faire passer « en force » la réforme constitutionnelle à l’origine de violentes émeutes en Nouvelle-Calédonie. Il a donné aux parties « quelques semaines de plus pour négocier » un accord politique global, en exigeant, avant tout, le retour à l’ordre en échange de cette sorte de temporisation.

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