Nouvelle-Calédonie : « Jamais les revendications n’avaient été aussi extrêmes »

Après une vie à voyager à travers le monde, les parents de Marie (prénom d’emprunt), originaires d’Espagne et de France métropolitaine, ont posé leurs valises en Nouvelle-Calédonie en 1995. La fillette a grandi sur l’île, y a fait ses études et y possède désormais son propre appartement et son entreprise. Elle était seule chez elle, à Nouméa, au moment où des émeutes ont éclaté, dans la nuit du 13 au 14 mai.

Comment avez-vous vécu cette première nuit d’émeutes ?

J’ai découvert les dégâts le lendemain matin en me réveillant et je ne m’y attendais pas du tout. Face au chaos dans mon quartier, j’ai fait mes affaires en urgence et je suis partie rejoindre mes parents, qui vivent un peu plus au sud de l’île. Je ne voulais surtout pas rester toute seule. D’autant qu’on ne savait pas comment la situation allait évoluer et que la police a été débordée en raison d’un manque d’effectifs.

Faute de policiers suffisants, la population s’organise

Comment a-t-elle évolué justement cette situation, d’après vous qui êtes sur place ?

Dans certains quartiers, plutôt au nord de Nouméa et dans les quartiers modestes ou défavorisés, les émeutiers continuent de bombarder et de terroriser la population, qui est dans une incompréhension totale. Cela s’est néanmoins un peu calmé, notamment parce que des groupes de voisins se sont formés et ensemble, ils s’organisent pour protéger leur quartier.

À chaque croisement de rues, des barrages filtrent désormais le passage et les gens se relaient pou...


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