Nouvelle-Calédonie : deux personnes blessées par des gendarmes dans une fusillade
Deux nouvelles personnes ont été blessées ce lundi 3 juin en lien avec les violences qui touchent depuis plusieurs semaines la Nouvelle-Calédonie. Une fusillade a éclaté entre des gendarmes et des civils. Une enquête a été ouverte.
De nouveaux blessés dans les violences frappant l'archipel. Deux hommes qui faisaient partie d'un groupe ayant ouvert le feu sur des gendarmes ont été blessés par balles par ces derniers ce lundi 3 juin à Païta, au nord de Nouméa, a annoncé le procureur de la République de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.
Le procureur Yves Dupas a précisé avoir ouvert une enquête, confiée à la Section de recherches de Nouméa, pour "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique", ajoutant que "les enquêteurs procèdent également à l'audition des gendarmes ayant fait usage de leur arme".
Les faits se sont déroulés à 16h05, heure locale, soit 7h05, heure de Paris, dans le secteur du col de la Pirogue, à Païta, un point névralgique sur la route menant de Nouméa à l'aéroport international qui a longtemps été bloquée par les indépendantistes.
Le véhicule des gendarmes "percuté par l'arrière"
Selon le communiqué du procureur, les gendarmes au repos circulaient à bord d'un véhicule de location quand "après le passage d'un barrage", leur véhicule "a été délibérément percuté par l'arrière, par un véhicule de type pick-up".
"Plusieurs hommes armés ouvrent le feu en direction du véhicule, ce qui conduit deux gendarmes à faire usage de leur arme de service, dans une action de riposte", poursuit le communiqué
Ce dernier explique qu'un "agresseur" a été blessé à la tête et un autre au bras et que le véhicule ayant heurté les gendarmes a pris la fuite et n'a pas été retrouvé.
La CCAT conteste la version du procureur
Dans un communiqué, la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) de Païta a pour sa part donné une autre version des faits. Selon celle-ci, qui accuse "les milices", ce sont des automobilistes qui ont profité du déblaiement de la route par les forces de l'ordre pour passer "à vive allure en ouvrant le feu avec des balles réelles sur nos jeunes positionnés aux abords de la route".
"Les informations diffusées ce soir par le relais CCAT Pwoyta (Païta en langue kanak ajië, ndlr) sur cette affaire ne correspondent aucunement aux constatations faites et aux premiers actes d'enquête", a démenti le procureur dans son communiqué.
Jeudi, un homme avait déjà été grièvement blessé par le GIGN dans une fusillade à Dumbéa, dans le Grand Nouméa. Depuis le début de la crise et des émeutes en Nouvelle-Calédonie, le 13 mai, sept personnes ont été tuées, dont deux gendarmes.