Nouvelle-Calédonie : le blocage de TikTok attaqué devant la justice

This photograph taken on April 19, 2024 shows a man holding a smartphone displaying the logo of Chinese social media platform Tiktok in an office in Paris (Photo by Antonin UTZ / AFP)
ANTONIN UTZ / AFP This photograph taken on April 19, 2024 shows a man holding a smartphone displaying the logo of Chinese social media platform Tiktok in an office in Paris (Photo by Antonin UTZ / AFP)

TIKTOK - En Nouvelle-Calédonie, le réseau social TikTok, utilisé par les émeutiers, a été banni par le gouvernement jusqu’à nouvel ordre. Une décision qui est désormais contestée en justice par plusieurs associations.

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L’association de défense et de promotion des droits et libertés sur Internet La Quadrature du Net demande ainsi au Conseil d’État la suspension de la décision de blocage du Premier ministre. Un référé-liberté a été déposé ce vendredi 17 mai.

« Par cette décision de blocage, le gouvernement porte un coup inédit et particulièrement grave à la liberté d’expression en ligne, que ni le contexte local ni la toxicité de la plateforme ne peuvent justifier dans un État de droit », argumente l’association.

Pour La Quadrature du Net, le gouvernement expérimente un article de la loi de 1955 datant de 2017, qui permet de bloquer les plateformes en ligne « provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie ».

« En réalité, le blocage de TikTok n’est absolument pas justifié par une quelconque présence sur la plateforme de contenus terroristes, mais bien par le fait qu’il s’agit d’une plateforme centrale dans l’expression en ligne des personnes qui en viennent aujourd’hui à se révolter », déplore l’association.

Mathilde Panot proteste

La Ligue des droits de l’homme (LDH) a également déposé un référé-liberté, demandant la suspension de la décision.

Ce vendredi, la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a protesté contre l’interdiction « inédite dans une démocratie européenne » du réseau social en Nouvelle-Calédonie et mis en doute les accusations d’ingérence de l’Azerbaïdjan formulées par l’exécutif.

« Nous sommes face à un peuple entier. Nous sommes dans un fait colonial et je ne suis pas d’accord avec les restrictions de libertés », a-t-elle affirmé sur BFMTV-RMC. « La situation est politique, c’est parce qu’ils ont rompu un processus de paix civile en passant en force en trois jours, ils ont réussi à détruire des années et des années de consensus », a-t-elle martelé.

Alors que le gouvernement justifie également cette interdiction du réseau social chinois par des craintes d’ingérence et de désinformation, de la part notamment de l’Azerbaïdjan, la députée a trouvé « extrêmement suspect de penser que l’Azerbaïdjan pourrait mettre 10 % du peuple kanak dans la rue ». « Je crois qu’il faut arrêter de voir des ingérences partout et traiter les problèmes politiquement », a-t-elle plaidé.

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