En Nouvelle-Calédonie, une éruption de violence “prévisible”

La brusque flambée de violence en Nouvelle-Calédonie, où quatre personnes dont un gendarme sont mortes et des centaines ont été blessées après deux nuits d’émeutes, en dépit de la mise en place d’un couvre-feu, n’a “pas surpris” Henry Puna, l’actuel secrétaire général du Forum des îles du Pacifique – qui réunit tous les États indépendants d’Océanie ainsi que la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française.

Interrogé par la radio publique néo-zélandaise RNZ, ce responsable politique des Îles Cook, indépendantes depuis 1965 mais associées à la Nouvelle-Zélande, a estimé que la situation dans le territoire français d’outre-mer était “bouillante” depuis le référendum sur l’indépendance de 2021 et que sa dégradation était “prévisible”.

La Nouvelle-Calédonie (France).. COURRIER INTERNATIONAL
La Nouvelle-Calédonie (France).. COURRIER INTERNATIONAL

Le scrutin avait débouché sur un score de 96,5 % en faveur du non, mais il avait été massivement “boycotté par la population kanak de l’île”, rappelle le média néo-zélandais.

Mercredi en fin de matinée, un bilan actualisé de l’Élysée faisait état de trois morts depuis l’éclatement des émeutes. Toutes les victimes seraient de jeunes Kanaks. Un gendarme mobile grièvement blessé par balle à la tête ce 15 mai dans le sud de l’île, est décédé plus tard dans la journée, a annoncé sur X le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, confirmant une information d’abord dévoilée par des médias français.

“Colonies”

Interviewé par la radio RNZ, Mike Brown, le Premier ministre des Îles Cook, a “dit que les peuples du Pacifique sont très attachés à la souveraineté, et que ces manifestations surviennent pour cette raison”. Précisant que “de nombreux membres du Forum sont d’anciennes colonies”, il a ajouté :

“Ma première pensée concernant ces troubles qui surviennent en Nouvelle-Calédonie, c’est qu’ils sont une raison pour accorder une plus grande autonomie et une plus grande indépendance au peuple de ces îles.”

À Paris, l’Assemblée nationale a adopté dans la nuit du 14 au 15 mai le projet de réforme constitutionnelle qui élargit le corps électoral. Celui-ci était figé depuis l’accord de Nouméa, conclu en 1998, et la perspective de son élargissement est l’objet de la colère des indépendantistes kanaks, qui le perçoivent comme une mise en minorité de leur peuple.

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