Nouvelle-Calédonie : un report du Congrès réclamé aussi par Bruno Retailleau, mais pour d’autres raisons

A droite aussi, certains prônent un report du Congrès... Mais pas pour les mêmes raisons
LUDOVIC MARIN / AFP A droite aussi, certains prônent un report du Congrès... Mais pas pour les mêmes raisons

POLITIQUE - Le compte à rebours continue. Alors que la situation reste chaotique en Nouvelle-Calédonie, des voix toujours plus nombreuses s’élèvent pour demander le report du Congrès de Versailles censé entériner tambour battant la réforme décriée du corps électoral.

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Après la gauche, qui réclame la mise en pause de la révision constitutionnelle en question, le camp présidentiel qui se divise sur la sortie de crise, des personnalités de taille chez Les Républicains se joignent au mouvement. Le président du groupe LR au Sénat, bien que favorable à la réforme, estime effectivement lui aussi qu’il faudrait remettre le grand raout versaillais à plus tard.

Invité de Sud Radio ce mardi 21 mai au matin, Bruno Retailleau a ainsi assuré qu’« il ne peut pas y avoir de Congrès » à l’heure actuelle. « Quand bien même Emmanuel Macron réunirait le Congrès, il ne trouverait pas la majorité des 3/5e », a-t-il lancé, comme vous pouvez le voir ci-dessous (à partir de 13’) en appelant dans ces conditions à « donner du temps au temps. »

Le chef des sénateurs Les Républicains rejoint donc la position de Gérard Larcher, le président du Sénat qui plaide pour temporiser un peu. « Il dit que le temps du dialogue peut prendre quelques mois, évidemment », a encore ajouté Bruno Retailleau, tandis qu’Emmanuel Macron souhaite - aux dernières nouvelles - réunir ce congrès avant l’été.

« Le temps du dialogue peut prendre quelques mois »

Le chef de l’État a effectivement donné un ultimatum aux parties prenantes en Nouvelle-Calédonie en répétant, mercredi dernier, au lendemain d’un vote crucial à l’Assemblée, qu’il souhaitait valider la révision du corps électoral avant la fin juin.

Depuis, l’archipel s’est embrasé. Six personnes ont été tuées en une semaine d’émeutes (dont deux gendarmes mobiles), le gouvernement a déclaré l’état d’urgence et continue d’envoyer des renforts sécuritaires sur place. Et si l’heure semble être à un fragile retour au calme, la situation reste éruptive sur place.

Dans ce contexte, le président de la République est appelé à trancher : faut-il tenir les délais annoncés pour le Congrès ou le repousser, quitte à donner l’impression de plier face aux émeutiers ? Outre les oppositions de droite et de gauche, la maire loyaliste de Nouméa réclame elle aussi cette bouffée d’air.

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