En Nouvelle-Calédonie, en marge de la visite de Darmanin, une manifestation dégénère
POLITIQUE - Un accueil houleux dans l’archipel du Pacifique. En visite ce mercredi 21 février à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, accompagné d’Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, et de Marie Guévenoux, ministre des Outre-Mer, a été reçu par une horde de manifestants, conduits par l’un des principaux partis indépendantistes calédoniens, l’Union calédonienne (UC).
Comme vous pouvez le voir sur les images ci-dessous, 2 000 manifestants selon les organisateurs, 500 selon la police, sont descendus dans les rues ce matin pour se rendre devant le gouvernement, où était reçu le ministre de l’Intérieur. Ils ont rapidement été bloqués par le dispositif de sécurité composé de gendarmes mobiles et d’agents de la Police nationale.
Ça a chauffé en ville en #KanakyNC. Les lacrymos sont de sortie.@GDarmanin stp cessez de reproduire les erreurs du passé en espérant un résultat différent !! Vous ne vivez pas ici, vous n'aurez pas à en subir les conséquences quotidiennes ! STOP! pic.twitter.com/6icRkW75e9
— Laurent Dinclaux ⏚ (@LDinclaux) February 21, 2024
🌴😎Darmanin reçu à Nouméa aujourd'hui par les calédoniens.
Quelques débordements pic.twitter.com/lWwI3GAvRH— Relais Calédonien (@FRNCKT) February 21, 2024
« Trois vagues de bousculades ont été repoussées par les gendarmes mobiles qui ont utilisé des grenades lacrymogènes », a indiqué la communication de la Direction territoriale de la Police nationale (DTPN) à l’AFP.
Cinq gendarmes blessés, cinq personnes interpellées
Des jets de pierre ont accompagné les mouvements de foule et « cinq gendarmes ont été blessés », a détaillé dans un communiqué Louis Le Franc, le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, précisant que cinq personnes avaient été interpellées.
Selon la police, aucune dégradation n’a été constatée par ailleurs. Le calme est rapidement revenu après le départ de Gérald Darmanin et la levée du dispositif de sécurité.
Les centaines de manifestants répondaient à l’appel de la cellule de coordination des actions de terrain de l’Union calédonienne (UC). Ils demandent le retrait du projet de loi constitutionnelle présenté par le ministre de l’Intérieur en Conseil des ministres le 29 janvier.
Refus d’ouvrir le corps électoral aux non-natifs de Nouvelle-Calédonie
Le texte, qui vise à élargir ce corps électoral actuellement ouvert aux seuls natifs et résidents arrivés avant 1998 en Nouvelle-Calédonie, sera examiné fin mars par l’Assemblée nationale. L’idée même d’une réforme venue de Paris ulcère les indépendantistes de l’archipel, où la question de l’autodétermination n’est toujours pas réglée.
« Il n’est pas question de dégeler le corps électoral », s’est emporté Daniel Goa, le président de l’UC, au micro de Nouvelle-Calédonie la 1re, qui manifestait ce matin. « C’est entre Calédoniens qu’on se parle, qu’on essaie de construire quelque chose. Et ce n’est pas en les noyant dans une masse d’immigration qu’on va arriver à construire quelque chose », a-t-il encore dénoncé.
L’UC interprète cette sixième visite en quinze mois de Gérald Darmanin comme une « provocation supplémentaire », estimant que le texte est de nature à « déstabiliser les équilibres du pays ». Le ministre, quant à lui, a refusé de commenter les débordements survenus ce matin.
Le trio de ministres doit cet après-midi inaugurer le centre de détention de Koné et annoncer la construction d’un nouvel établissement pénitentiaire à Nouméa, rapporte Libération.
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