La Nouvelle-Calédonie et le métal du diable : refuser les fausses évidences

Mine de nickel en Nouvelle-Calédonie.  - Credit:Daniel Heuclin / MAXPPP / PHOTOSHOT/MAXPPP
Mine de nickel en Nouvelle-Calédonie. - Credit:Daniel Heuclin / MAXPPP / PHOTOSHOT/MAXPPP

Pour les tenants de la « malédiction des matières premières », le drame néo-calédonien ne peut pas être une surprise, malgré la violence extrême de la situation. Affirmant que l'exploitation des sous-sols riches en ressources fossiles ou, plus rarement, minérales conduit systématiquement à un appauvrissement économique et à l'instabilité politique, cette approche prend appui sur de nombreux exemples, récents ou très anciens.

Si la question spécifique du dégel du corps électoral, donc étrangère à la problématique des matières premières, est bien centrale, invoquer cette malédiction pour expliquer la situation actuelle du « Caillou » est évidemment tentant. Toutefois, on ne saurait se contenter de son cadre trop général et de la lecture déterministe de l'Histoire qui la sous-tend. Des précisions s'imposent donc.

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Disposant des cinquièmes plus grandes réserves planétaires de minerai de nickel et troisième producteur mondial, la Nouvelle-Calédonie n'a pas su construire un modèle de développement fondé sur ces ressources. Actant cet échec, le pacte nickel, proposé en mars dernier par le gouvernement et dénoncé par les mouvements indépendantistes en raison de ses dispositions jugées « coloniales », se veut une réponse aux problèmes structurels de l'île.

Comment comprendre le pacte nickel

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