En Nouvelle-Calédonie, l’état d’urgence n’est pas reconduit mais des renforts sont envoyés

Une voiture brûlée à un point de barrage indépendantiste le 22 mai 2024 en Nouvelle-Calédonie.
THEO ROUBY / AFP Une voiture brûlée à un point de barrage indépendantiste le 22 mai 2024 en Nouvelle-Calédonie.

POLITIQUE - Le signe d’une (légère) accalmie. L’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie, touchée par plusieurs journées d’émeutes, sera levé ce lundi à 20h (heure de Paris, mardi 5h à Nouméa), a confirmé ce dimanche 26 mai l’Élysée.

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La levée de ces mesures d’exception doit « permettre les réunions des différentes composantes du FLNKS (indépendantistes) et les déplacements sur les barrages des élus ou responsables en mesure d’appeler à leur levée », a expliqué la même source dans un communiqué. Le délai maximum de l’état d’urgence, s’il n’est pas rallongé, est de 12 jours.

La sortie de l’état d’urgence avait déjà été esquissée lors d’un conseil de défense et de sécurité organisé à l’Élysée lundi dernier. En visite éclair en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron avait aussi indiqué son intention de ne pas prolonger l’état d’urgence, à condition que chacun appel à la levée des barrages.

La situation reste difficile

Malgré cette décision, la situation reste difficile sur place, les forces de l’ordre peinant toujours à contrôler certains quartiers du Grand Nouméa. C’est pour cette raison que l’Élysée a également annoncé l’envoi « dans les prochaines heures » de « 7 unités de forces mobiles supplémentaires, soit 480 gendarmes mobiles ». Au total, ce sont quelque 3 500 effectifs qui sont déployés sur l’archipel où deux gendarmes sont morts durant les émeutes.

La nuit de dimanche à lundi dans Nouméa et son agglomération a été relativement calme, même si des traces d’échauffourées étaient visibles dans le quartier de la Vallée-du-Tir, un bastion indépendantiste, a constaté une journaliste de l’AFP. Ailleurs, de nombreux barrages ont été déblayés, d’autres sont toujours en place mais sont désertés.

Levée des barrages

La route qui mène à l’aéroport international de Nouméa, très dégradée par endroits, reste notamment jonchée de carcasses de véhicules : conséquence, l’aéroport restera fermé aux vols commerciaux jusqu’au 2 juin au moins. Cela portera à près de trois semaines la fermeture de l’aéroport, décidée au lendemain des émeutes.

L’exécutif espère que le desserrement des restrictions permettra un rétablissement du dialogue sur les nombreux barrages toujours en place, visant notamment le collectif indépendantiste CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain) qui est à la pointe la contestation. Le FLNKS a de son côté samedi renouvelé « son appel au calme » et demandé de « desserrer l’étau sur les principaux axes de circulation ».

Car la levée de ces barrages est « la condition nécessaire à l’ouverture des négociations concrètes et sérieuses », a rappelé dimanche la présidence, alors qu’Emmanuel Macron a installé jeudi, lors de sa visite éclair à Nouméa, une mission de dialogue composée de trois hauts fonctionnaires qui ont commencé à tenir des échanges bilatéraux avec des parties prenantes, indépendantistes et non indépendantistes.

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