Nouvel ultimatum du Gafi à l'Iran et au Pakistan

Le Groupe d’action financière (Gafi) a donné vendredi à l'Iran jusqu'à juin pour renforcer sa législation contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, conformément aux engagements pris par Téhéran. /Photo d'archives/REUTERS/Heinz-Peter Bader

PARIS (Reuters) - Le Groupe d’action financière (Gafi) a donné vendredi à l'Iran jusqu'à juin pour renforcer sa législation contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, conformément aux engagements pris par Téhéran.

Le Gafi, organisme intergouvernemental créé en 1989 pour assainir le système financier international, reproche d'autre part au Pakistan des progrès insuffisants dans ces domaines.

En octobre dernier, il avait donné à l'Iran jusqu'à février pour prendre des mesures contre le blanchiment et le financement du terrorisme sans prendre pour autant de sanction.

Lors d'une réunion cette semaine, il a décidé de maintenir la suspension de ces sanctions mais revient à la charge.

Il reproche notamment à l'Iran de n'avoir pas encore pleinement judiciarisé le financement du terrorisme ou identifié et gelé des actifs "terroristes" conformément aux directives des Nations unies, ni assuré la pleine indépendance opérationnelle de ses instances de renseignement financier.

Il reproche également à Téhéran de ne pas avoir ratifié la convention de l'ONU sur le financement du terrorisme et celle de Palerme sur la lutte contre la criminalité transnationale organisée.

"Si d'ici juin 2019 l'Iran n'achève pas de mettre en oeuvre une législation conforme aux normes du Gafi, le Gafi demandera un renforcement de la surveillance des établissements et filiales d'institutions financières basés en Iran", lit-on dans un communiqué de cette organisation.

Le Gafi reproche par ailleurs au Pakistan de ne pas montrer, malgré ses engagements en la matière, une "claire compréhension des risques posés en matière de financement du terrorisme" par des groupes comme l'Etat islamique ou al Qaïda, ou les personnes affiliées aux taliban.

"Le Pakistan doit continuer à mettre en oeuvre son plan d'action pour remédier à ses défaillances stratégiques" dans ce domaine, lit-on dans le communiqué.

Le Gafi compte actuellement 38 membres - 36 pays et territoires et deux organisations régionales, le Conseil de coopération du Golfe et la Commission européenne.

(Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)