Le “nouvel ordre mondial” sera-t-il chinois ?

Les étoiles du drapeau chinois semblent surgir du cratère d’un volcan au panache rougeoyant, avec ce titre : “La Chine peut-elle remodeler le monde ?” Le bimestriel américain Foreign Affairs s’interroge, dans son numéro de mai-juin, sur “l’ordre alternatif” que propose la Chine et sur “les leçons que l’Amérique devrait en tirer”.

“L’ambition du président chinois Xi Jinping de refaire le monde est désormais indéniable”, avance l’essayiste Elizabeth Economy. Il veut dissoudre le réseau d’alliances de Washington et purger les organismes internationaux de ce qu’il considère comme des “valeurs occidentales” :

“Dans son nouvel ordre multipolaire, les institutions et les normes mondiales seront étayées par les notions chinoises de sécurité commune et de développement économique. La Chine n’aura plus à se battre pour le leadership. Son rôle central sera garanti.”

Réchauffement

Péril ultime, selon l’autrice : Xi Jinping veut faire tomber le dollar américain de son piédestal et éliminer la mainmise de Washington sur les technologies essentielles. Or, “en dehors de la Chine, ces proclamations fanfaronnes et pleines d’autosatisfaction sont généralement ignorées ou rejetées par les responsables américains”.

C’est une faute, explique Elizabeth Economy, pour qui “la Chine réussit désormais à se présenter [au monde] comme l’agent d’un changement bienvenu tout en dépeignant les États-Unis comme le défenseur d’un statu quo que peu de gens apprécient particulièrement”.

À ce titre, la visite surprise à Pékin du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, ce mercredi 24 avril, ne semble pas s’inscrire dans cette nouvelle donne. À la faveur d’un réchauffement relatif des relations entre les deux pays, le chef de la diplomatie états-unienne vient avertir ses homologues, annonce The Guardian, que “Washington et ses alliés européens ne sont plus disposés à tolérer la vente par la Chine de composants d’armes et de produits à double usage à la Russie, qui aident Vladimir Poutine à reconstruire et à moderniser ses usines d’armement”.

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