Avec ce nouvel implant, un patient atteint de Parkinson a pu remarcher, un exploit source de beaucoup d’espoir

SCIENCES - Gravement handicapé par sa maladie de Parkinson, Marc Gautier peut désormais marcher presque normalement. Un exploit rendu possible grâce à un système d’électrodes fixées sur sa moelle épinière, véritable prouesse d’une équipe de chercheurs à Lausanne. Les résultats de leurs travaux ont été publiés dans la revue scientifique Nature Medecine, lundi 6 novembre.

« Ça a changé ma vie parce que maintenant je peux sortir de chez moi, je peux aller faire des courses, j’y vais même à pied pour faire de l’exercice », explique Marc Gautier, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête de l’article.

Ce sexagénaire est atteint depuis une trentaine d’années d’une maladie de Parkinson, à un stade tel qu’il ne parvenait plus à marcher qu’avec de grandes difficultés. C’est le cas de presque tous les patients quand la maladie a beaucoup progressé. Ils sont notamment atteints de « freezing », un blocage soudain qui provoque souvent une chute.

On ne sait quasiment pas traiter ces symptômes qui finissent par lourdement handicaper les patients, condamnés à terme à rester alités ou dans une chaise roulante. Le cas de Marc est donc exceptionnel et résulte d’une prouesse médicale qu’il doit donc à une « neuroprothèse » sur sa moelle épinière.

Cette dernière « a réduit les troubles de la marche, les problèmes d’équilibre et le freezing », résument la chirurgienne Jocelyne Bloch et le neuroscientifique Grégoire Courtine au sein du CHUV de Lausanne. Des électrodes sont placées à des points cruciaux de la moelle épinière afin de remplacer l’action du cerveau.

Le duo est déjà connu pour l’un des grands exploits médicaux des dernières années : leur équipe a fait remarcher plusieurs paraplégiques jusqu’alors privés de tout mouvement des jambes à la suite d’accidents.

Une révolution médicale ?

Peut-on déjà parler d’une révolution médicale qui bénéficierait à de nombreux malades de Parkinson ? Impossible de le dire à partir d’un seul patient, d’autant que les manifestations de la maladie peuvent être très variables. L’équipe va donc poursuivre l’expérience sur un groupe de six malades de Parkinson.

Reste aussi à savoir si une telle innovation, au coût probablement très élevé, pourra bénéficier au plus grand nombre, alors que les deux scientifiques ont lancé une startup - Onward - pour travailler à sa commercialisation. Pour justifier d’un remboursement public, l’avancée thérapeutique devra se confirmer comme majeure.

Mais le cas de Marc constitue d’ores et déjà un « tour de force » qui démontre la « faisabilité » d’une telle approche, selon d’autres neurologues qui ont commenté l’étude dans le même numéro de Nature Medicine.

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