Le nouvel envol des Canadair, alliés cruciaux face aux feux de forêts

Près de Palerme, en Sicile, le paysage sec, rocailleux et parsemé d’oliviers “est aussi beau qu’inflammable”, décrit la BBC. Ici, les départs d’incendies coupent du monde “à toute vitesse” des zones déjà isolées. Dans ces conditions extrêmes, un seul appareil permet de rassurer (un peu) les habitants de l’île italienne. Et de tout le bassin méditerranéen, en proie aux flammes. “C’est le Canadair, dont le rôle vital a une nouvelle fois été mis en lumière brutalement après que deux pilotes ont perdu la vie dans un crash en Grèce, souligne la radiotélévision publique britannique.

Cet avion bombardier d’eau, capable de collecter 6 000 litres d’eau en 10 à 12 secondes à la surface d’un lac ou de la mer, “se révèle essentiel pour intervenir là où les aéroports sont peu nombreux et éloignés les uns des autres”, note la BBC. L’an dernier, en Italie, les Canadair ont ainsi relâché 153 millions de litres sur 2 200 incendies. Le pays transalpin “est devenu un peu malgré lui une terre d’excellence dans le domaine”, doté de la plus grande flotte au monde (18 unités) et du seul simulateur dédié, situé près de Milan.

“Pourtant, malgré leur caractère indispensable, seuls 220 Canadair ont été construits depuis la livraison du premier appareil en 1969, s’étonne le média britannique. Et la production a complètement cessé en 2015, fautes de nouvelles commandes.”

Déjà 800 heures de vol en Italie

Ces deux dernières années, l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes semble avoir changé la donne. En 2022, l’avionneur canadien De Havilland a annoncé l’assemblage d’un nouveau modèle, et le 26 juillet dernier, l’UE a fait part de son intention de commander douze de ces Canadair dernier cri. “Il s’agirait des premiers dont le bloc serait entièrement propriétaire, car pour l’heure Bruxelles loue les avions aux États membres ou sur le marché pour se constituer une flotte de réserve capable d’intervenir rapidement en renfort”, précise la BBC.

“Les étés européens de plus en plus chauds appellent à un renforcement logique des capacités de lutte contre le feu”, insiste la journaliste Laura Gozzi. Depuis l’arrivée des beaux jours et des premiers feux, les quelque 100 pilotes de Canadair italiens ont cumulé 800 heures de vol. “Des héros qui récusent ce terme et préfèrent celui de professionnel. Car rien n’est laissé au hasard au cours de leur préparation”, de la diététique, “pour être performants le plus longtemps possible en l’air”, à l’analyse du sens du vent, du type de flore et de l’agitation de la mer. La moindre erreur “peut les amener à s’engouffrer dans une vallée recouverte d’une fumée épaisse ou à heurter une ligne à haute tension”.

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