Nouveaux heurts à Jérusalem sur l'esplanade des Mosquées

Policiers israéliens dans la vieille ville de Jérusalem. Des heurts entre la police israélienne et des Palestiniens ont eu lieu mardi sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem pour la troisième journée consécutive en marge de la célébration du Nouvel an juif. /Photo prise le 15 septembre 2015/REUTERS/Baz Ratner

JERUSALEM (Reuters) - Des heurts entre la police israélienne et des Palestiniens ont éclaté mardi sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem pour la troisième journée consécutive, en marge de la célébration du Nouvel An juif, rapportent police et témoins. Située dans la vieille ville, à Jérusalem-Est, l'esplanade accueille la mosquée al Aksa, troisième lieu saint de l'islam, et le dôme du Rocher. Le mur des Lamentations, où viennent prier les juifs, se trouve en contrebas. La police israélienne, armée de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes, a affronté des Palestiniens masqués qui jetaient des pierres et des fusées éclairantes et qui se sont barricadés dans l'enceinte de la mosquée Al Aksa. Les forces de sécurité ont dit vouloir sécuriser l'esplanade pour faire cesser ce qu'elles estiment être une tentative des Palestiniens de perturber les visites sur le site à l'occasion de Roch Hachana. Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion ministérielle mardi soir, les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, annoncent qu'une nouvelle loi sera rapidement votée pour fixer systématiquement, selon les cas, une peine plancher "pour tous ceux qui mettent en danger la vie d'autrui en lançant des pierres, des engins incendiaires ou des explosifs". En juillet dernier, le Parlement israélien a renforcé les peines frappant les manifestants qui lancent des pierres sur les véhicules. Ils sont désormais passibles de vingt ans de prison. Aucune condamnation aussi lourde n'a cependant été enregistrée depuis lors. "PROVOCATION" Les Etats-Unis et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, se sont dits préoccupés par ce regain de violence sur le site, appelés Noble Sanctuaire par les musulmans et mont du Temple par les juifs. La Maison blanche a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter les provocations. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné l'attitude d'Israël. Le roi Abdallah de Jordanie - le pays qui gère le site - a accusé Israël de faire de la provocation. "Si cela se produit encore (...), la Jordanie n'aura d'autre choix que d'agir", a déclaré le roi Abdallah sans autre précision. Le souverain hachémite et Mahmoud Abbas se sont entretenus de la situation par téléphone, a déclaré le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeinah. Mardi, 26 Palestiniens ont été légèrement blessés, a déclaré le directeur des services d'urgence du Croissant-Rouge palestinien, Amine Abou Ghazaleh. Selon la police israélienne, cinq policiers ont été légèrement blessés et deux Palestiniens arrêtés. La police et un témoin ont fait état de jets de pierre dans d'autres secteurs de la vieille ville. Aucun blessé n'a été signalé. Les juifs ultra-nationalistes font régulièrement pression sur le gouvernement israélien pour qu'il les autorise à prier sur le site devant al Aksa, ce qui est interdit par Israël depuis la prise de Jérusalem-Est et de sa vieille ville lors de la guerre des Six-Jours en juin 1967. (Ammar Awad, Maayan Lubell et Ali Sawafta avec Suleiman Al Khalidi à Amman et Louis Charbonneau à New York, Susan Heavey et Roberta Rampton à Washington; Danielle Rouquié et Guy Kerivel pour le service français)