Nouveaux affrontements en Centrafrique malgré les casques bleus

AFFRONTEMENTS MEURTRIERS EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

BAMBARI, Centrafrique (Reuters) - Des affrontements entre miliciens anti-balaka et combattants de l'ancienne alliance rebelle Séléka ont fait au moins trois morts lundi en République centrafricaine, ont rapporté un responsable de l'Onu et un coordinateur de Médecins sans frontières (MSF), alors que le pays n'arrive pas à sortir de la violence. Les derniers combats en date ont éclaté à Bambari et dans les environs de cette ville du centre du pays, plus ou moins contrôlée depuis un an par l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC), une faction de la Séléka. Trois combattants de l'UPC ont été tués dans un village situé à une dizaine de kilomètres de la ville, ont déclaré un porte-parole du mouvement et un responsable de l'Onu, dont les casques bleus sont pourtant déployés sur place. Selon des témoins, leur mort a provoqué une flambée de violence à Bambari, où des hommes armés se sont affrontés dans les rues à coups de lance-roquettes et d'armes automatiques et ont incendié des maisons, provoquant la fuite de centaines d'habitants, pendant que les casques bleus tentaient de ramener le calme. "Ce sont les pires violences à Bambari depuis la fin septembre", a commenté Nicolas Peissel, coordinateur de MSF dans la province centrale de Ouaka. "Ce sont dans ces moments-là que les habitants ont le moins accès aux soins médicaux parce qu'ils ne se sentent pas assez en sécurité pour demander de l'aide", a-t-il ajouté. MSF soigne les blessés des récents combats dans le seul hôpital de Bambari en état de fonctionner. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé vendredi sa profonde inquiétude face à l'aggravation des violences en Centrafrique, évoquant des dizaine de morts et des centaines de blessés depuis fin septembre dans la capitale, Bangui. D'après les chiffres de l'Onu, 360.000 Centrafricains ont été déplacés par les vagues de violences successives, dont près de 40.000 dans la seule ville de Bambari. (Tom Esslemont; Tangi Salaün pour le service français)