Nouveau revers des djihadistes face aux Kurdes en Syrie

BEYROUTH (Reuters) - Les forces kurdes syriennes ont infligé vendredi un nouveau revers aux djihadistes de l'Etat islamique (EI) en prenant le contrôle de la ville de Tel Hamis, dans le nord-est de la Syrie, près de la frontière irakienne. La prise de cette ville stratégique a été annoncée par les Unités de protection du peuple (YPG), la milice kurde, et confirmée par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG qui dispose de nombreux informateurs sur le terrain. "Notre drapeau flotte sur Tel Hamis. Nous menons actuellement des opérations de nettoyage dans la ville pour en chasser les derniers terroristes et neutraliser les mines", a déclaré à Reuters un porte-parole des miliciens kurdes, Redur Xelil. "L'Etat islamique a toujours des forces considérables et contrôle encore de vastes territoires mais nous pouvons dire que nous avons stoppé son avance", a-t-il ajouté. Selon l'OSDH, au moins 175 djihadistes ont été tués dans les combats depuis le week-end dernier et les Kurdes ont réussi à prendre le contrôle d'une centaine de villages de la région. Les combattants kurdes, qui ont été appuyés dans leur offensive par les frappes aériennes de la coalition conduite par les Etats-Unis, ont atteint le village de Souleïma, à la frontière avec l'Irak, ajoute l'ONG. Les combattants de l'EI sont sur la défensive depuis qu'ils ont été chassés le mois dernier de la ville de Kobani, à la frontière turque, qu'ils assiégeaient et contrôlaient partiellement depuis des mois. Ils n'en ont pas moins enlevé cette semaine 220 chrétiens assyriens dans la région de Tel Tamr, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Tel Hamis, selon l'OSDH. On ignore ce que sont devenus ces otages. Le ministère syrien des Affaires étrangères a envoyé des lettres au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, et au Conseil de sécurité pour souligner la nécessité d'une étroite coopération internationale contre le terrorisme. "La communauté internationale doit confirmer son engagement dans la lutte contre le terrorisme (...) en coordonnant ses efforts avec la Syrie, qui est comme une digue infranchissable face au terrorisme international", écrit le ministère. Paris et Londres ont pourtant réaffirmé vendredi leur ligne anti-Bachar al Assad après la brèche ouverte cette semaine par la visite d'une délégation parlementaire française à Damas, où elle a été reçue par un président syrien soucieux de briser son isolement. (Mariam Karouny, Guy Kerivel pour le service français)