Nourrie à l’idéologie, l’économie indienne a-t-elle les reins solides ?

Un lotus est vu dans ses quatre phases de développement, depuis un petit bourgeon qui émerge hors de l’eau à gauche, jusqu’à une belle fleur qui s’épanouit à droite, les pistils pointés vers le ciel. L’image qui s’étale à la une du magazine The Economist, cette semaine, s’interroge sur “la solidité de l’économie indienne”. Avec un détail qui donne un indice sur la réponse : la fleur qui éclôt à droite de l’image est portée par une fine tige qu’on imagine chancelante. Et même prête à rompre au premier coup de vent.

“Si vous cherchez une ‘prochaine Chine’, un miracle manufacturier, ce n’est pas l’Inde”, tranche d’emblée l’hebdomadaire britannique. Car le pays se développe dans un contexte de stagnation sérieuse du commerce international des marchandises et d’automatisation croissante des usines, comme le résume le journal :

“L’Inde doit donc être le pionnier d’un nouveau modèle de croissance.”

Un modèle qui, selon The Economist, repose sur trois piliers. D’abord, un programme massif de construction d’infrastructures censées relier un vaste marché unique : “L’Inde compte 149 aéroports, soit deux fois plus qu’il y a dix ans, et ajoute 10 000 kilomètres de routes et 15 gigawatts de capacité d’énergie solaire par an”, avance le magazine.

Illibéralisme croissant

Ensuite, le pari du secteur tertiaire : l’Inde s’est taillé une large part du marché international des exportations de services, qui ont atteint 10 % du PIB. Les entreprises indiennes ont ainsi mis sur le marché des “centres de compétences mondiaux”, sorte de pendant tertiaire à l’usine du monde qu’a longtemps été la Chine.

Enfin, un dernier pilier consiste à raccrocher à ces facteurs de croissance les couches les plus pauvres de la population indienne, éparpillées dans des zones rurales encore largement enclavées. Et c’est là que le bât blesse :

“Sur une population en âge de travailler de 1 milliard d’habitants, seuls 100 millions environ ont un emploi formel. La plupart sont cantonnés dans des emplois occasionnels ou au chômage.”

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