Nord : le maire de Marcq-en-Barœul visé par un acte de sabotage sur sa voiture, ce que l’on sait

Début janvier, le maire de cette commune de 40 000 habitants a retrouvé les câbles d’ABS de son véhicule sectionnés à l’aide de pinces.

FAITS DIVERS - Un nouveau cap a été franchi, selon lui. Dévoilée ce samedi 20 janvier, l’histoire du maire de Marcq-en-Barœul (Nord), inquiète autant qu’elle illustre le contexte d’augmentation des violences contre les élus en France.

Le maire de L’Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, revient sur l’attaque de son domicile, deux mois après

Car Bernard Gérard, maire Les Républicains de cette commune de l’agglomération lilloise, est passé près du drame après un sabotage de sa voiture. Depuis, il a décidé de porter plainte pour faire entendre sa voix, ainsi que celle des nombreux élus visés par des actes malveillants ou violents ces derniers mois.

Le HuffPost fait le point sur ce que l’on sait de cette affaire qui a ému jusqu’au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

· Un voyant rouge inquiétant

L’histoire de Bernard Gerard débute le 5 janvier au retour des vacances de Noël. Au moment de prendre le volant, l’épouse du maire constate qu’un voyant rouge s’allume sur le tableau de bord de leur voiture. Inquiet, le couple décide de contacter un garagiste, puis un expert de la compagnie d’assurances. Et leur constat est très clair : « Les câbles d’ABS [système d’assistance au freinage] avaient été coupés avec des pinces », relate l’édile.

Quatre jours plus tard, une plainte contre X est déposée par le couple. Une plainte « pour dégradations » à ce stade, le maire estimant qu’il « appartiendra au parquet de qualifier les faits ».

Pour Bernard Gérard, il n’y a donc pas de doute, c’est un acte volontaire, comme il l’a expliqué à BFMTV. « Ça ne peut pas être quelque chose de fortuit. On n’est pas passé sur une pierre ou quelque chose comme ça. Apparemment ce n’est pas un animal, c’est ce qui a été déterminé. »

  

Sollicité par La Voix du Nord, l’entourage du maire souligne « qu’aucune autre effraction n’a été relevée au domicile de M. Gérard et que pour atteindre le véhicule, il a fallu passer par-dessus un portail ». De quoi attester la thèse « intentionnelle ».

· "Enquête en cours"

Remonté, le maire de Marcq-en-Barœul ne veut pas se laisser faire. Mais il doit maintenant laisser faire la justice et la police car une « enquête est en cours ».

« On a franchi un cap dans le cadre des violences faites aux élus », estime toutefois l’élu auprès de l’Agence France presse. Et comment lui donner tort, au regard des derniers chiffres sur le sujet. Une étude du Cevipof publiée dans le journal Le Monde mi-novembre rapporte que les agressions visant les maires ont progressé de 15 % sur l’année 2023.

Et dans le détail, le constat est tout aussi édifiant : 69 % des quelque 8 000 maires interrogés déclarent avoir déjà été victimes d’incivilités, 39 % avoir subi des injures et des insultes et 27 % avoir été attaqués sur les réseaux sociaux.

Pour celui qui est par ailleurs président de l’association des maires du Nord, le constat est d’autant plus criant qu’il entend régulièrement des maires lui faire part des violences qu’ils subissent au quotidien. « Les maires sont là pour le vivre-ensemble et pour l’harmonie, et quand on voit des choses comme celle-là, c’est inquiétant et il faut qu’on nous aide à y mettre un terme », espère-t-il.

· De Darmanin à Aubry

Depuis la médiatisation de son histoire, le maire du Nord n’a pas manqué de preuves de soutien. À commencer par celui du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. L’ancien maire de Tourcoing a envoyé un mot au maire de Marcq-en-Barœul, comme ce dernier l’a confié à l’AFP.

Bernard Gérard a également été encouragé dans ses démarches par la maire de Lille, Martine Aubry. Cette dernière a évoqué une « ignominie » et une « folie » pour décrire ce qui est arrivé son collègue nordique.

« Aucune intimidation, aucune menace n’ont leur place en République. La justice doit retrouver et condamner avec force les auteurs de cet acte malveillant », a écrit le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.

Le maire de Marcq-en-Barœul a également été soutenu par David Lisnard, président de l’association des maires de France.

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