Non-lieu requis pour la SocGen après une plainte de Kerviel

PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a requis un non-lieu dans l'enquête ouverte après une plainte de l'ex-trader Jérôme Kerviel qui visait la Société générale pour subornation de témoin, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Le banque avait été placée en juin sous le statut de témoin assisté dans cette enquête. Le réquisitoire date du 27 septembre, précise-t-on de même source.

L'ancien trader, condamné définitivement en 2014 à trois ans de prison ferme, a toujours affirmé que la Société générale ne pouvait ignorer qu'il prenait des positions non couvertes, qui se sont soldées par une perte de 4,9 milliards d'euros en 2008.

Il a déposé trois plaintes contre la banque : pour faux et usage de faux, escroquerie au jugement et subornation de témoin. Deux informations judiciaires ont été ouvertes par la suite.

Jérôme Kerviel a remporté plusieurs victoires judiciaires.

En juin 2016, il a fait condamner la Société générale à lui verser plus de 450.000 euros pour un licenciement jugé "sans cause réelle ni sérieuse" par le Conseil de prud'hommes de Paris.

Puis, en septembre, la cour d'appel de Versailles a réduit les dommages et intérêts qui lui étaient imputables, les ramenant de 4,9 milliards à un million d'euros.

Elle a en effet estimé que l'ex-trader n'était que "partiellement" responsable de ce préjudice colossal, dû en partie à un "système déficient" que la banque a "laissé se développer".

(Chine Labbé, édité par Emmanuel Jarry)