Le nombre de naissances à un niveau historiquement bas en France
Une crise de la natalité en France? L'Insee vient de publier le bilan des naissances constatées en juillet 2023. Ce sont en moyenne 1907 bébés qui ont poussé leurs premiers cris chaque jour durant le mois. Une chute de 8,6% par rapport à juillet 2022. Il ne s'agit ni plus ni moins que du "13e mois consécutif de baisse" sur un an, note l'organisme.
Il faut remonter en il y a 30 ans au moins pour constater un nombre de naissances quotidien si faible:
"Le nombre de naissances par jour n'avait jamais été inférieur à 2000 pour un mois de juillet depuis 1994, première année de disponibilité des données mensuelles sur le champ de la France métropolitaine et des DOM (départements d'outre-mer)".
Encore plus problématique, comme l'explique à France Inter Chloé Tavan, une cadre de l'Insee, le mois de juillet est d'habitude un pic, le mois avec le plus d'heureux événements.
"Or là, on a presque autant de naissances qu'en juin 2023 donc on n'a pas le pic qu'on a habituellement", note la cheffe de la division enquête et études démographiques à l'Insee.
Toute la France concernée
Aucune région française n'a échappé à la baisse importante du nombre de naissances. Seule une exception est notable, la Guyane, où le mois de juillet 2023 a été marqué par une légère augmentation sur un an (+0,5%). Le nombre de naissances y étant plus faible, quelques cas peuvent créer de fortes variations.
Pour le reste des régions, la plus touchée est la Nouvelle-Aquitaine (-9,4%), suivie de l'Auvergne-Rhône-Alpes et de l'Occitanie (-8,6%). En Île-de-France, la tendance est moins accentuée, avec un recul de l'ordre de -5,2%. Les données ne permettent pas d'affiner la situation département par département.
Par ailleurs, toutes les informations concernant le mois de juillet 2023 sont provisoires. Toutes les remontées doivent être agrégées d'ici la fin du mois de septembre 2023. L'Insee ne s'attend cependant pas à ce que les informations futures vienent "remettre en cause les évolutions déjà observées".
Une exception dans l'UE
Même si la tendance est à la baisse du côté des naissances, Chloé Tavan souligne que l'Hexagone fait toujours figure d'exception par rapport à ses voisins. "La fécondité reste en France à un niveau relativement élevé. Depuis 2012, on est le pays d'Europe le plus fécond", mitige-t-elle.
En 2021, dernière année dont les données sont disponibles, les Françaises donnaient naissance à en moyenne 1,84 enfant, contre 1,53 en moyenne en Europe. Pour qu'une génération soit complètement renouvelée, le taux de fécondité doit atteindre 2,05. Sans oublier que la France fait, en parallèle, face à une hausse de la mortalité infantile.
Précarité, climat, politiques publiques tournées ou non vers les familles... Les raisons pouvant expliquer ce déclin sont nombreuses. En décembre 2022, la guerre en Ukraine et les incertitudes autour du Covid-19 étaient également mises en avant par Didier Breton, professeur de démographie à l’Université de Strasbourg.