Le nombre d’avortements augmente aux États-Unis malgré l’arrêt de la Cour suprême

Alors que quatorze États américains ont interdit l’avortement sur leur territoire, le nombre total d’IVG pratiquées aux États-Unis a augmenté si l’on compare les six premiers mois de l’année 2023 à la même période en 2020. Explications sur un apparent paradoxe.

La décision de la Cour suprême, prise en juin 2022, de révoquer l’arrêt Roe vs Wade qui garantissait le droit d’avorter sur tout le territoire des États-Unis a bien des conséquences pour les Américaines, mais pas sur le nombre total d’avortements pratiqués dans le pays.

Dans un article publié jeudi 7 septembre, le New York Times compare des données portant sur les six premiers mois de l’année 2023 avec la même période en 2020 en se basant sur les estimations d’un nouveau rapport de l’Institut Guttmacher, qui milite pour l’accès à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

De janvier à juillet 2023, 511 000 IVG ont été pratiquées dans les 36 États qui autorisent encore l’avortement. Sur la même période en 2020, 465 000 avortements ont été pratiqués dans l’ensemble des cinquante États Américains où l’avortement était légal.

Voyager pour avorter

La carte ci-dessus montre que les États plus permissifs sur la question de l’avortement et qui sont frontaliers avec des États qui ont interdit l’IVG “ont absorbé de nombreuses patientes venues de ces États où l’avortement est interdit”, observe le New York Times, en soulignant que l’accès à la pilule abortive s’est aussi élargi, notamment grâce à la télémédecine.

Ces données indiquent que des milliers de femmes ont dû traverser les frontières de leur État pour pouvoir se faire avorter ailleurs, notamment dans les États limitrophes qui ont assoupli leur législation sur l’avortement et ouvert de nouvelles cliniques afin de pouvoir s’occuper d’elles. Les données indiquent également une hausse du nombre d’avortements chez les Américaines vivant dans des États où la procédure est légale.

Deux forces à l’œuvre

Comme le souligne Caitlin Myers, économiste au Middlebury College, dans les colonnes du quotidien new-yorkais :

“Deux forces sont à l’œuvre : d’un côté il y a les femmes piégées dans les États qui interdisent toute forme d’IVG [donc contraintes de voyager] et de l’autre des femmes qui vivent dans de nombreux États où l’accès à l’avortement s’est amélioré.”

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