Le nom du même "conducteur fantôme" utilisé 14 000 fois par des automobilistes pour ne pas perdre de points sur leur permis

La combine a été utilisée par des milliers d'automobilistes à travers la France

Proposée contre paiement sur l'application Snapchat, la combine a été employée à tant de reprises que l'administration a fini par découvrir le pot aux roses.

En matière d'infractions routières attribuées à un seul individu, il s'agit sans doute d'un record. À tel point qu'il est logistiquement impossible qu'il les ait toutes commises... La même identité a été usurpée plus de 14 000 fois par des automobilistes voulant éviter de perdre des points sur leur permis de conduire, nous apprend 76actu.

Un forfait de 45 euros pour ne pas perdre de point

Le site d'actualité locale cite ainsi l'exemple d'un habitant du Havre (Seine-Maritime) actuellement poursuivi par la justice pour avoir eu recours à cette combine totalement illégale, bien que très répandue. Dans bien des cas, l'automobiliste ayant commis une infraction et souhaitant conserver ses points fait porter le chapeau à l'un de ses proches, avec le consentement de ce dernier.

Dans le cas de l'arnaque dévoilée par 76actu, le fonctionnement est cependant bien différent. "Mon client a vu une prestation de service sur Snapchat et y a souscrit, explique Maître Lejeune, l'avocat du Havrais attrapé par la patrouille, cité par le média local. Il payait 45 euros et la personne s’occupait de tout et il ne perdait pas ses points."

Une arnaque victime de son succès

Le problème, c'est donc que ce "service" a connu un succès faramineux. Selon un document publié sur Facebook par Me Lejeune, la même identité aurait ainsi été "usurpée à plus de 14 000 reprises sur tout le territoire national". Il n'a donc pas été difficile pour la justice de supposer que l'infraction n'avait pas été commise par cette personne, mais plutôt par le propriétaire du véhicule contrôlé en excès de vitesse.

L'automobiliste normand mentionné par 76actu avait ainsi utilisé le nom du "conducteur fantôme" pour six infractions différentes. Il sera jugé le 10 novembre prochain pour "délit de dénonciation calomnieuse" et "fourniture de renseignements inexacts ou erronées sur le conducteur d’un véhicule en infraction". Des chefs d'accusation qui pourraient donc également concerner des milliers d'autres personnes ayant eu recours à cette combine sur Snapchat...

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