Comment Nolan attise l’engouement pour l’Imax

“L’Imax, longtemps réservé aux plus cinéphiles des cinéphiles, est-il devenu grand public ?” s’interroge The Daily Telegraph, dans le sillage du succès cet été d’Oppenheimer de Christopher Nolan. Le réalisateur américano-britannique a rempli les salles Imax en nombre à travers le monde entier, attisant l’engouement de nouvelles générations pour ce format aux proportions plus larges.

Filmé en partie avec des caméras Imax, Oppenheimer a engrangé 32 millions d’euros sur son premier week-end d’exploitation “sur 750 écrans Imax répartis dans le monde, un record pour cette technologie et un montant qui représente 20 % des recettes totales”, relève le quotidien britannique.

“Les cinéphiles de plus de trente ans sont toujours au rendez-vous, mais Oppenheimer attire aussi la génération d’après. Il y a un vrai appétit pour ce format”, affirme Matthew Raymond, technicien dans un cinéma Imax de Londres.

Une technologie immersive

Fondée en 1967, la société Imax a donné naissance à une technologie unique. Contrairement aux pellicules conventionnelles 35 mm, elle a permis d’agrandir la largeur et la résolution de l’image projetée, d’abord en faisant défiler la pellicule horizontalement dans la machine, résume le journal. Couplée à des écrans incurvés, cela a créé “l’effet enveloppant qui est la signature de l’Imax” . Le fait que l’écran s’étire d’un mur à l’autre de la salle et soit situé plus près des spectateurs “accroît la sensation de mouvement et d’immersion” et cela “fait que la majeure partie du film est vue en vision périphérique, ce qui explique que l’on ressente parfois le mouvement directement dans l’estomac”.

Mais durant ses premières années d’existence, l’Imax était resté “plutôt une merveille de la technologie présentée lors de manifestations scientifiques et dans des expositions permanentes qu’une chose à laquelle consacrer une soirée”. Les films projetés se limitaient souvent à des documentaires.

“S’il y en a un qui a transformé cette image un peu rébarbative, c’est bien Nolan”, estime le Telegraph. Pour Madeleine Mullett, directrice des programmes Imax du British Film Institute, Nolan a su rendre mainstream une technologie trop peu exploitée jusqu’ici dans la fiction. “Les cinéastes cherchent à avoir le plus d’impact possible, et il ne fait aucun doute que quelqu’un allait tôt ou tard utiliser cette technologie. Mais Nolan l’a fait de la plus belle façon qui soit, en la mettant au service de l’histoire et en ne faisant pas primer le style sur le contenu.”

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