Nokia pourrait supprimer 597 postes en France d'ici fin 2019

PARIS (Reuters) - Nokia a annoncé mercredi qu'il pourrait supprimer 597 postes en France d'ici fin 2019, ce qui a amené le gouvernement à annoncer la prochaine mise en place d'un comité de suivi des engagements pris par l'équipementier télécoms finlandais lors du rachat de son concurrent Alcatel-Lucent début 2016.

Les fonctions centrales et support, qui emploient au total 4.200 personnes en France, seront concernées par le plan de transformation présenté l'an dernier pour économiser 1,2 milliard d'euros dans le monde d'ici fin 2018, a précisé une porte-parole de Nokia en France.

Les sites de Paris-Saclay/Boulogne et de Lannion (Côtes-d'Armor) seraient concernés par le projet de transformation mais les filiales Radio Frequency Systems (RFS) et Alcatel Submarine Networks (ASN) ainsi que les services de recherche et développement (R&D), en sont exclus, a-t-elle précisé.

"Nokia s'efforcera de limiter autant que possible le nombre de départs contraints et mettra tout en oeuvre pour proposer des mesures d’accompagnement", a-t-elle ajouté dans un message transmis à Reuters.

A Bercy, un porte-parole a dit que le ministère des Finances réunirait "dans les prochaines semaines" un comité de suivi avec la direction et des représentants des syndicats.

"Ce nouveau plan social est inacceptable !", dénonce de son côté dans un communiqué l'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CGT et CFTC).

"Les engagements doivent être réaffirmés dans l’esprit de conserver et développer à long terme les deux derniers sites France (Paris-Saclay et Lannion). Ils doivent être respectés dans leur intégralité pour maintenir une masse critique d’emplois dans les télécommunications", poursuit-elle.

500 INGÉNIEURS RECRUTÉS EN R&D D'ICI FIN 2018

Nokia argue pour sa part qu'il prévoit de recruter 500 ingénieurs de R&D en France d’ici fin 2018 afin de développer ses activités mondiales dans la 5G, la cybersécurité et l’internet des objets.

Les consultations débuteront formellement le 18 septembre, a précisé la porte-parole de Nokia, ajoutant que le groupe ne communiquerait pas d'ici là le détail du plan remis mercredi au comité d’entreprise et aux délégués syndicaux d’Alcatel-Lucent International et de Nokia Solutions and Networks France.

Nokia a fait état fin juillet d'un bond de ses bénéfices grâce à un accord de brevet avec Apple et des gains de parts de marché, tout en prévenant que son activité de réseaux pourrait ralentir plus que prévu en 2017.

Les équipementiers télécoms ont pâti ces dernières années de la faiblesse de la demande de la part des opérateurs mais Nokia estime que l'acquisition d'Alcatel-Lucent lui a permis de regagner du terrain.

La demande pour la génération actuelle d'équipements mobiles 4G a atteint son pic et les équipementiers attendent désormais que les opérateurs télécoms passent à la 5G.

(Cyril Altmeyer, avec Gwénaëlle Barzic et Yann Le Guernigou, édité par Bertrand Boucey)